Le professeur Alain Fogue, trésorier du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et détenu dans le cadre des marches de son parti vient d’adresser « une requête pour l’organisation des campagnes spéciales des inscriptions sur les les listes électorales au sein des prisons du Cameroun du 2 janvier au 31 aout 2025 et l’ouverture des bureaux spéciaux de vote », à l’attention de monsieur la Directeur Général d’Elecam.
Dans une lettre adressée au directeur général d’Elecam, le trésorier du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun indique que les prisonniers qui bénéficient encore de la présomption d’innocence participer au vote.
Selon Alain Fogue, la population carcérale du Cameroun est composée de prévenus et de condamnés non frappes d’incapacité prévu par la loi. Ces citoyens quoique incarcérés jouissent encore pour certains de leur droit à être électeurs et éligibles. En effet, indique Alain Fogue, « 80 % des détenus des prisons camerounaises sont des prévenus. Malheureusement, ils ne sont pas pris en compte lors dans les campagnes des inscriptions sur les listes électorales organisées » par Elecam.
Le trésorier du MRC appelle ainsi Eric Essousse à « organiser à travers toutes les prisons Pays des campagnes spéciales des inscriptions sur les listes électorales avant la fin campagne en cours Mais aussi d’intégrer les prisons dans la programmation de la prochaine campagne qui débutera en Janvier 2025 », Par ailleurs, ajoute-t-i, « il serait souhaitable que dans votre planification opérationnelle pour le déroulement des élections municipales, législatives et présidentielle de 2025, vous intégriez l’ouverture de bureaux spéciaux de vote au sein des pénitenciers du pays », propose l’enseignant de sciences politiques de l’Université de Yaoundé II.
Une proposition qui a tout son sen s car la loi électorale au Cameroun dispose en son article 47 que : « ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale : les personnes condamnées pour crime, même par défaut ; les personnes condamnées à une peine privative de liberté sans sursis supérieure à trois (03) mois ; les personnes condamnées à une peine privative de liberté assortie de sursis simple ou avec probation supérieure à six (06) mois ; les personnes qui font l’objet d’un mandat d’arrêt ». Plusieurs prévenus qui ne sont pas frappés par toutes ces incapacités se retrouvent pourtant dans les prisons au Cameroun.
Selon la Fédération internationale des ACAT, la FIACAT une organisation internationale chrétienne et non gouvernementale de défense des droits humains,les prisons comptent 17 915 places disponibles. Cependant, en 2017, on dénombrait 30 701 prisonniers, ce qui représente un taux de surpopulation de plus de 171%. La même source indique que plus de 70% des personnes privées de liberté au Cameroun sont en détention provisoire sur l’ensemble du territoire national.