L’absence de système de drainage des eaux a favorisé l’érosion et provoque des inondations monstres à la moindre pluie.
La vie d’Esther se transforme en cauchemar chaque fois qu’une pluie tombe. C’est que cette habitante du quartier Benengo ville ‘’B’’ dans le Département de la Mifi , doit se plier en quatre pour préserver sa vie et celle de ses enfants. « Quand il pleut, je superpose les chaises et mets les enfants au-dessus parce que si je ne le fais pas, ils pourraient être emportés par l’eau qui envahit ma maison. Parce que nous même les adultes avant les pieds qui tiennent à peine à cause de ces eaux. J’ai trouvé comme astuce pour que nous ne soyons inondés ou que la maison ne soit pas détruite, d’ouvrir la porte de devant et celle de derrière.
Ça fait que quand l’eau entre par devant, elle ressort par derrière » raconte-t-elle d’un air pathétique. Comme elle, plusieurs autres habitants de ce quartier de la capitale de la Région de l’Ouest vivent le même calvaire. Ceci est en effet la conséquence de plusieurs facteurs. Mais les habitants de ce quartier pointent singulièrement le doigt accusateur sur leur chef. Ce dernier, apprend-on, après avoir fait des travaux de terrassement sur sa parcelle de terrain, a déversé la terre sur la route, bouchant des drains.
« Nous n’avions jamais connu ce que nous connaissons depuis que le chef de quartier est venu la terre partout et en désordre », relève Jean Manga. « Puisqu’on est dans un pays où chacun peut faire ce qu’il veut sans être inquiété, il vit chez lui tranquillement pendant que nous ici souffrons », s’indigne-t-il.
Le fait que les drains soient bouchés, les eaux de pluies ont créé un gigantesque ravin qui menace de couper la route déjà impraticable en deux. De même, elles ont détruit plusieurs maisons et fissuré d’autres.
Selon les témoignages obtenus sur le terrain, une femme a trouvé la mort récemment parce que l’état piteux de la route ne facilitait pas son évacuation à l’hôpital.
Malgré la menace qui les guette, les populations dont les maisons sont exposées, pour la plupart dans l’extrême indigence, ne savent plus à quel saint se vouer. Elles prient pour que la saison de pluie qui n’est qu’à son début s’achève sans produire des dégâts matériels ou humains.