Une longue liste de noms. Elle s’allonge au fil des mois et est partagée notamment sur les réseaux sociaux. Nous avons pu l’authentifier. Elle est celle d’enseignants jusque là en service dans les régions du nord ouest et du Sud Ouest et du Sud ouest.
Depuis 2019, le ministère de la fonction publique Publique suspend successivement leurs salaires leur reprochant d’avoir quitté leur postes de travail. Les concernés eux décrivent des conditions d’exercice extrêmement difficiles dans ces zones en crise. Le cas d’un enseignant que nous rencontrons à Douala et qui a fui son établissement à Fundong dans le département du Boyo au nord Ouest. ” Quand les ambas boys te prennent. Soit tu paies une rançon, soit tu perds ta vie” relate t-il
Le même sort casiment pour un des ses collègues qui officiait jusqu’en 2020 à Kumbo département du Bui. ” C’est le calvaire. Quand tu traverse Ndop, tu entends les balles” décrit il.
Du fait des affrontements entre l’armée et les groupes armés Séparatistes, de nombreux fonctionnaires ont été contraint d’abandonner leurs lieux de travail.
Y compris jusqu’à certaines autorités administratives. Chez les enseignants, plus de 1000 ont vu leurs salaires suspendus pour absentéisme. Le syndicat national autonome des enseignants du secondaire s’insurge contre une mesure qu’il juge arbitraire dans un pays classé parmi ceux dont le corps enseignant est le plus mal payé en Afrique. ” c’est méchant.
Parce ceux qui devaient montrer l’exemple c’est a dire les autorités administratives sont rentrés à Yaoundé, Douala ou dans les centres urbains et on ne coupe pas leurs salaires” s’offusque Raoul LEMOPI, l’un des responsables du SYNAES à Douala
Le Gouvernement pour sa part met en avant la nécessité d’assurer la continuité des activités éducatives dans deux régions où les groupes armés tentent d’ébranler l’intégrité territoriale.
Pour s’en assurer, Préfets et sous préfet menacent régulièrement de représailles les enseignants absents de leurs postes de travail dans les régions du nord ouest et du Sud ouest. Les syndicats dénoncent un dialogue de sourds avec les pouvoirs publics sur cette question des enseignants affectés en Zones de crise.
Ils proposent le redéploiement dans d’autres régions ou le maintien des salaires bruts des collègues concernés
Depuis le début de la crise anglophone en 2016, plus de 200 enseignants dans le secondaire et le Supérieur ont été enlevés et tués pour certains d’après les syndicats.
S’ils reconnaissent que le droit à l’éducation est fondemental, ils dénoncent la violation de l’article 6 du pacte international des Droits civils et politiques qui consacre le droit à la vie comme inhérent à l’homme, l’article 9 sur le droit à la sécurité de la personne humaine ou encore l’article 25 du décret portant statut général de la fonction publique.
Cette disposition oblige l’état à assurer la sécurité de tout fonctionnaire où qu’il se trouve.