Alors que les ONG de défense des droits de l’Homme ne cessent de lui demander de rendre son tablier du fait des graves accusations qui pèsent contre lui, le président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) fait feu de tout bois pour faire condamner sa victime par la justice.
L’actualité camerounaise est le théâtre d’un surprenant épisode depuis quelques mois. Alors que de lourdes accusations de harcèlement sexuel pèsent contre lui, James Moangue Kobila, le président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) a riposté avec une plainte devant le tribunal de première instance Centre administratif. Le 31 octobre prochain, Dame Tsemo Kouobou qui l’avait accusé de harcèlement sexuel, outrage privé à la pudeur, menaces sous conditions, chantage, blessures légères et diffamation doit répondre une fois de plus devant le tribunal des faits de diffamation suite à la plainte de celui qui est présenté à l’opinion comme étant son bourreau. Devant les juridictions, Moangue Kobila tente ainsi d’obtenir la condamnation de celle qui fut pendant plusieurs années, son proche collaborateur et qui a porté des accusations graves contre lui.
Pour plusieurs observateurs notamment les défenseurs des droits de l’homme, Moangue Kobila agit comme un bourreau qui veut faire croire qu’il est la victime. « James Moangue Kobila est à l’œuvre pour obtenir la condamnation de sa victime afin de discréditer la suite du procès crucial qui l’attend », commente un défenseur des droits de l’homme. Entre temps plusieurs ONG ont exigé la démission du président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun qui selon elles ne doit plus représenter la commission jusqu’à ce que son sort devant la justice soit connu.
En rappel, Judith Espérance Nkouete Messah, épouse du Pasteur Kouobou Tsemo, ancienne Chef service de la traduction et ancienne Chef de cabinet du président de la CDHC a déposé une plainte devant le tribunal de première instance du Mfoundi en janvier dernier contre James Moangue Kobila. La dame de la trentaine l’accuse de « harcèlement sexuel», «outrage privé à la pudeur», «menaces sous conditions», «chantage», «blessures légères» et «diffamation». La dame dit avoir été victime de ces faits alors qu’elle collaborait au plus haut avec son patron.
En représailles, le conseil de discipline de la CDHC, qui est sous la botte de James Moangue Kobila , siégeant en ses sessions du 25 janvier, 13 et 27 février 2024 a, après avoir délibéré et constaté que les faits de « défaillances et négligences graves dans l’accomplissement des tâches professionnelles, insubordination caractérisée et désobéissance envers la hiérarchie, retard excessifs en permanence, absences non justifiées, répétées et prolongées » qui sont reprochés au chef du service de la traduction et de l’interprétation de cette institution sont établis, a émis un avis favorable pour le licenciement de Judith Espérance Nkouete Messah. Celle-ci a finalement été licenciée par le président de la Commission le Pr James Mouangue Kobila, dans une affaire où il était juge et partie.