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Crise anglophone : Un statut spécial pour les exilés aux États-Unis

Les États-Unis d’Amérique viennent d’accorder un statut de protection temporaire aux immigrants camerounais fuyant la crise anglophone.

Ils pourront rester et travailler aux États-Unis jusqu’à ce que les conditions dans leur pays d’origine s’améliorent ». Mais pour l’instant Washigton leur accord 18 mois dans un premier temps.

Les États-Unis dénoncent “l’extrême violence perpétrée par les forces gouvernementales et les séparatistes armés, et ‘une augmentation des attaques”. À l’international, on “…. Reconnaît le conflit armé en cours au Cameroun”. Mais au Cameroun, l’État dit qu’il n’y a aucune crise en régions anglophones, que ce sont justes quelques groupes armés terroristes qui font le désordre. Une hypocrisie qui viole les conventions internationales.
Ce samedi 16 avril, Adhu Martin déplacé anglophone basé au quartier Mabanda a Bonaberi a organisé une grande fête dans la petite case en matériaux provisoire qu’il occupe avec son épouse et ses trois petits enfants. Il célèbre l’annonce faite par le gouvernement américain d’accorder un statut de protection aux victimes de la crise anglophone.

Ses trois enfants se trouvent aux États unis depuis 5 ans, ils avaient évité de justesse de se faire expulser par l’ancien président Donald Trump. Ils n’avaient pas les papiers. Ce 13 avril, le gouvernement américain leur a officiellement donné les papiers, indiquant qu’ils pourront rester et travailler aux États-Unis jusqu’à ce que les conditions dans leur pays d’origine s’améliorent ». Une grande satisfaction pour ce père de famille. Et il a organisé une grande fête pour fêter ça.

Au ministère des relations extérieures, Menyengue Ateba Éric, diplomate en service a l’antenne protocolaire et consulaire de Douala, point focal de l’organisation internationale pour les migrations (OIM) affirme qu’il y’a plus de 20 000 camerounais concernés par cette bonne nouvelle aux États-Unis.

Tous ces déplacés ont fui les régions anglophones et l’extrême nord où sévit Boko Haram.
“”Les ressortissants camerounais résidant actuellement aux États-Unis qui ne peuvent pas rentrer en toute sécurité en raison de l’extrême violence perpétrée par les forces gouvernementales et les séparatistes armés, et d’une augmentation des attaques menées par Boko Haram, pourront rester et travailler aux États-Unis jusqu’à ce que les conditions dans leur pays d’origine s’améliorent », a-t-il ajouté.
Pour le diplomate, c’est une bonne nouvelle, car l’OIM Cameroun, l’organisation internationale pour les migrations, qui fait partie du système des Nations Unies, avait signalé depuis plus de 5 ans, la présence de nombreux camerounais ayant fui la guerre dans les régions anglophones, qui vivent de manière irrégulière aux États-Unis, ou qui sont bloqués ou expulsés. Jusqu’ici, le gouvernement camerounais n’avait rien fait pour eux.

“Tous les déplacés camerounais présent sur le sol américain avant le 13 Avril vont bénéficier de cette décision. Les États-Unis, a déclaré son secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, …. reconnaît le conflit armé en cours au Cameroun, et fourniront une protection temporaire à ceux qui en ont besoin ». A expliqué le diplomate Menyengue Ateba Éric.

Une décision qui contraste avec la position du gouvernement camerounais.

Dans son discours a la nation le 31 décembre 2021, le Chef de l’État Paul Biya a dit qu’il n’y a pas de crise anglophone, qu’il n y a aucun mouvement de contestation des populations des régions anglophones, il n’a rien dit au sujet des problèmes sociaux, des revendications des enseignants en régions anglophones, des écoles fermées….il dit qu’il ya juste ” quelques délinquants qui forment des groupes terroristes , et que les forces de l’ordre vont les traqués”. Que “tous les militaires tués là bas seront considérés comme des martyrs”.

En clair le gouvernement joue a la hypocrisie, oubliant les obligations d’un État pour la protection et la sécurité de son peuple, en respect aux conventions internationales signées.

Le ministre de l’administration territoriale Atanga Nji va dans le même sens. Malgré les nombreux décès enregistrés, il continue de dire qu’il n y a pas de crise en régions anglophones.

La décision des États-Unis montre que le conflit est reconnu sur le plan international, et que l’État a failli a ses obligations et responsabilités. L’ONG Mandela Center International a fait une sortie dans le même sens.

Textes violés.

Des ONG rappellent que cette décision est prise, car l’État n’assure pas la sécurité de ses Populations, viole la constitution du Cameroun qui est un texte contraignant. Dans le préambule, il est noté que

  • L’État assure la protection et préserve les droits des populations conformément a la loi.
  • La liberté et la sécurité sont garanties à chaque individu dans le Respect des droits d’autrui et de l’intérêt supérieur de l’État.
  • Il est rappelé que l’État affirme son attachement au respect des libertés fondamentales inscrites dans la déclaration universelle des droits de l’homme, la charte des nations unies, la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et toutes les conventions internationales relatives a la sécurité des populations dûment ratifiées.
Mimi Mefo Info

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