Dans la ville de Ziling, située dans le département de Mokolo de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, les populations font face à une crise hydrique sans précédent, exposant les habitants à des maladies liées à l’eau. Boire de l’eau salée est devenu le quotidien des résidents, qui endurent non seulement l’insécurité croissante due aux attaques à domicile, mais également une pénurie dramatique d’eau potable.
“Ça même nous ne sommes pas encore en mois de Mars si non vous verrez les femmes dormir à côté des puits pour avoir un bidon d’eau pour une famille de 15 voir même 20 personnes, explique un chef de quartier.”
Plusieurs quartiers, tels qu’Oudkia, Zileng, et l’ancien Sonel à l’entrée de la ville, souffrent de pénurie d’eau, tout comme Mofolé, le lieu de résidence de l’ancien président Ahidjo, Ouro Tada, Ouro Kessum, Mbikem et Damtsai.
Seule dans toute la ville, deux forages manuels ont été aménagés pour soulager la soif persistante.
“Depuis bientôt 10 ans, les populations de cette localité sont exposées à des maladies hydriques et ne savent plus à quelle saint se vouer.”
“Nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Même l’eau que nous consommons présente d’énormes risques. Avec les enfants, les maladies sont fréquentes, exposant à toutes sortes de dangers. Mais quand on parle, on dit que vous êtes contre le gouvernement”, indique un père de famille.
Le département de Mokolo, souvent qualifié de château d’eau en raison du barrage de traitement d’eau potable, n’a malheureusement pas résolu le problème de ses habitants déjà victimes de l’insécurité grandissante.
“Vous avez vu la qualité d’eau que nous buvons, nous allons faire comment ? D’ailleurs, même cette eau sale, l’avoir est difficile. Il vaut mieux encore que de mourir de soif. Nos enfants ne vont plus à l’école. Il faut aller chercher de l’eau le matin et revenir avant d’aller à l’école. Finalement, les enfants sont obligés d’aller avec un retard”, indique un habitant de Ziling.
Depuis bientôt 5 ans, le robinet ne coule pas dans les quartiers de la ville de Mokolo.
“Les habitants doivent désormais s’armer de patience pour voir tomber une goutte d’eau dans leurs robinets, même malgré la possibilité d’avoir les gouttes à peine un jour ou voir par semaine.”