Les faits se sont déroulés il y a quelques jours au quartier PK 14 à Douala. Les deux tourtereaux ont eu la vie sauve grâce à l’intervention d’une patrouille de police arrivée sur les lieux à l’improviste.
A Douala, dans la capitale les populations sont intransigeantes envers les personnes soupçonnées de pratiques homosexuelles. Il y a quelques jours seulement deux jeunes soupçonnées d’homosexualité ont échappé au lynchage d’une foule enragée, grâce à l’intervention d’une patrouille de police.
Les témoins racontent que l’un des jeunes vivant seul dans une chambre au quartier PK 14 avait pris pour habitude d’amener ses amis au quartier. Seulement, sa proximité et sa complicité envers un de ses amis le nommé Gilles n’avait rien de commun. Ce qui a commencé à attirer l’attention de certaines personnes. « On les voyait monter et descendre, mais leur attitude était vraiment bizarre. Quand ils venaient s’asseoir chez Mami Mado où on vend les beignets, ils aimaient s’asseoir cote à cote. C’est ce qui a commencé à attirer l’attention de plusieurs personnes ici au quartier », relate un témoin.
Enervés de voir deux jeunes garçons se fréquenter tel des amoureux, les jeunes du quartier ont décidé de les filer afin de les attraper en fragrant délit et régler leur compte. Il y a quelques semaines, Gilles s’est rendu comme d’habitude chez son ami. Arrivé chez lui, les deux partenaires sont restés enfermés dans la chambre pendant plusieurs heures. Certains témoins affirment qu’ils étaient en plein ébat sexuel. Seulement aucun d’entre eux n’a pu vérifier la scène. Au moment d’accompagner son ami à une heure tardive, Bruno et Gilles vont s’arrêter dans un coin obscure chemin faisant, croyant être loin des regards des gens, ils vont se faire un câlin. C’est ainsi que les quelques jeunes qui les espionnaient vont lancer l’alerte. Bruno et Gilles se font happé avant leur arrivée à la sortie principale. Une foule en colère va se ruer sur eux et va commencer à les rouer de coups. Bâtons, mains, tiges de fer, tout ce qui passe par la main est utilisé pour violenter ces deux jeunes. Ce n’est que grâce à une patrouille de police qui faisait la ronde au quartier que les deux jeunes seront sauvés.
Ce n’est pas la première fois que les populations de Douala se montrent hostiles face à un couple homosexuel. En 2020, elles avaient déjà mené une chasse contre un jeune couple homosexuel. Cette année, les jeunes Tella Durel et Diani Marcel tombent amoureux l’un de l’autre au quartier Village Borne 10. Alors qu’ils vivaient leur idylle, le chef de quartier ainsi que les jeunes ont décidé d’en decoudre avec les deux jeunes partout où ils les trouveraient. La gendarmerie mise à contribution a d’abord cherché à interpeller les deux jeunes à plusieurs reprises. Malheureusement, le jour de la descente au domicile de Tella Durel, la gendarmerie ne l’a pas trouvé. Face à la menace d’être interpellés où lyncher, les deux jeunes ont dû fuir le quartier.
Au Cameroun, l’homosexualité est interdite par la loi. L’article 347-1 du Code pénal prévoit une peine de six mois à cinq ans de prison et une amende allant jusqu’à deux cent mille francs pour toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe.