Après le décès d’un jeune torturé manifestement à la brigade de Pouma, la formation politique demande des comptes au Gouvernement.
“Le MRC a pris connaissance avec consternation du décès du nommé TANG NJOCK Juste, jeune cultivateur âgé de 25 ans domicilié à Pouma et père de cinq enfants.
D’après les témoignages des membres de la famille du défunt et autres riverains, l’épouse de celui-ci entretiendrait au vu et au su de tous, une relation extraconjugale avec le nommé OKALA, gendarme en service à la brigade de gendarmerie de Pouma.
Suite à une plainte déposée contre lui par son épouse, feu TANG NJOCK Juste a été interpellé le 21 Juillet 2021 entre 22h et 23h par le gendarme OKALA et conduit à la brigade de gendarmerie de Pouma où il fera l’objet de sévices et tortures atroces avant que son corps ne soit déposé à l’hôpital afin de simuler une mort naturelle pour cause de maladie.
Aux dernières nouvelles, le gendarme OKALA serait à ce jour porté disparu.
Cet évènement tragique n’est pas sans rappeler celui survenu le 09 Mai 2020 à Bafoussam où dame MEZOU Marie Claudette adjudant Chef de la Gendarmerie Nationale en service à Bafoussam, avait au cours d’une opération de contrôle du port du masque contre le COVI 19, tué par balles et à bout portant un conducteur de moto Taxi.
Comme c’est le cas pour le gendarme OKALA, aucune information ne laisse penser à ce jour que dame MEZOU Marie Claudette portée disparue depuis lors aurait été interpellée pour répondre de ses actes conformément à la loi, alors que la Constitution du Cameroun dispose que « tous les hommes sont égaux en droits et en devoirs ».
Nul ne saurait pourtant ignorer que l’impunité dont bénéficient ces personnes est de nature à susciter la défiance des citoyens vis-à-vis des hommes en tenue censés pourtant les protéger.
Aux familles éprouvées, le MRC leur renouvelle ses condoléances les plus sincères.
Cependant, et eu égard à la gravité de la situation, le MRC :
- Invite les autorités en charge de la justice militaire à ouvrir des enquêtes contre les gendarmes OKALA et MEZOU Marie Claudette si tel n’est pas encore le cas.
- Invite les autorités en charge de la discipline et de la justice militaire à communiquer publiquement sur l’évolution des dites enquêtes afin de rassurer tant les familles des victimes que les citoyens.
- Attire l’attention des autorités sur le fait que l’impunité dont bénéficient certains hommes en tenue en pareilles circonstances porte gravement atteinte à l’image des corps auxquels ils appartiennent”.
Fait à Yaoundé, le 06 Août 2021.
Le Secrétaire National Délégué chargé des Droits de l’Homme et de la Gouvernance.
Maître Désiré Sikati (Avocat au Barreau du Cameroun)