À Yaoundé, on applaudit la mise en service de la nouvelle Université Amadou Mathar qui a coûté 60 miliards de FCFA à l’État sénégalais. Bien moins que les 75 milliards dépensés pour les Ordinateurs Paul BIYA en 2017.
Le Président de la République du Sénégal, Macky Sall a procédé, le jeudi 1er décembre dernier, à l’inauguration de l’université Amadou Mahtar Mbow de Diamniadio, située près de Dakar. L’institution à vocation scientifique et technique est constituée de plusieurs écoles, notamment une école d’ingénierie, de sciences économiques et de gestion, de sciences agricoles et de l’alimentation, de sciences sociales, entre autres. En procédant à l’inauguration, le Président Macky Sall a invité les étudiants à être des apprenants modèles.
“Notre pays franchit aujourd’hui une autre étape qualitative de sa marche résolue vers le Sénégal émergent. Alors, vous avez donc, chères étudiantes, chers étudiants, un encadrement de qualité. Soyez des apprenants de qualité”, a-t-il déclaré.
L’infrastructure a coûté 60 milliards de Fcfa et offre un cadre d’études ultra-moderne. Elle est construite sur un espace de 42 hectares et comprend deux amphithéâtres de 1500 places chacun, une grande bibliothèque universitaire, des laboratoires de dernière génération, six pavillons d’une capacité de 3000 lits et un restaurant de 1000 places assises. À terme, l’université Amadou Mahtar Mbow de Diamniadio aura une habileté de 40 mille places et sera l’une des plus belles d’Afrique.
De quoi faire pâlir de nombreux observateurs camerounais, quand on sait que les ordinateurs PBHEV, dont la distribution a commencé en fin de l’année 2017, ont coûté 75 milliards de Fcfa, à l’État du Cameroun. Pour Aristide Mono, consultant à Équinoxe radio et télévision, il s’agit de l’un des plus gros scandales des 40 ans de règne du Président Biya. Il estime que les 75 milliards “dilapidés” dans l’achat de ces ordinateurs, morts, nés, cadavres”, auraient pu permettre au pays de se doter d’une université “plus au-dessus de celle inaugurée au Sénégal, orientée vers la technologie et donc la formation des gens capables de fabriquer des ordinateurs plus respectables que les jouets acquis en Chine pour venir éblouir le petit peuple des étudiants et les parents des étudiants”.
Aristide Mono rappelle par ailleurs que la distribution de ces ordinateurs était la première phase du projet E-national éducation vision, qui comprenait “l’ouverture d’une grande ère numérique au Cameroun, le E-national éducation network (…). Où sont les neuf centres de développement du numérique universitaire dans chaque université, promis être construits avec une bonne partie de cet argent ?”, un véritable bluff pour l’universitaire.
Le Sénégal prévoit de construire deux autres universités dans les années à venir. Il s’agit de l’Université Souleymane Niang de Matam et de l’université du Sénégal oriental. Les projets de décret de ces deux établissements ont été adoptés le 30 novembre dernier, lors du conseil des ministres, présidé par le chef de l’État.