Mercredi matin, sur le plateau d’infos TV, Eric Chinje, ancien journaliste et analyste politique, a livré un discours sans détour sur la situation actuelle du Cameroun. Invité à s’exprimer sur les défis politiques et économiques du pays, il est également revenu sur le Grand Dialogue National.
Chinje a qualifié ce dernier d’« échec total », dénonçant le manque de résultats concrets et la présence de « rigolos » parmi les ministres. “J’ai discuté avec Dion Ngute qui est un ami, un frère et aujourd’hui premier ministre. Il avait de très bonnes idées, de très très bonnes idées, mais le grand dialogue national était un échec (…) Il y a des rigolos parmi les ministres”.
Il a également interrogé la vision du Président de la République pour l’avenir du Cameroun, en se demandant : « Quelle est votre vision pour ce pays ? » . Selon lui, il est essentiel que les dirigeants communiquent clairement leurs objectifs à la population.
L’ancien journaliste a mentionné l’absence d’investissements dans le pays depuis le début de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il a noté que l’image du Cameroun sur les marchés internationaux est au plus bas, soulignant que la guerre en cours est perçue comme une crise nationale, affectant tous les Camerounais, et non seulement ceux des zones touchées. “Le problème c’est que le gouvernement voit ce problème comme concernant une partie du pays, alors qu’il s’agit d’un problème nationale. D’une guerre civile”, une négligence gouvernementale qui l’amène à affirmer que l’émergence 2035 espéré par le président de la république n’arrivera jamais, vu la façon dont son gouvernement gère les choses. « Avec ce que je vois autour du président, on ne pourra jamais atteindre l’émergence en 2035 », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité d’un changement radical dans la gouvernance.
Ainsi donc, Eric Chinje a plaidé pour un choc mental et une refonte du système actuel, suggérant que le prochain président devrait être un anglophone pour mieux répondre aux défis du pays. “Je crois que le prochain président du Cameroun doit être un anglophone (…) Ce qui nous empêche de décoller c’est un problème de gouvernance (…) Aujourd’hui il faut un choc mental, et changer le système (…) Nous avons la chance d’avoir des camerounais qui ont compris ce système (…) Il y a une certaine culture anglophone que les francophones n’ont pas.”. À la question de savoir ce qu’il pense d’un Joseph Dion Ngute président de la république, Eric Chinje a affirmé “malheureusement il est dans un système qui ne peut pas lui permettre de s’affirmer”.
Il a conclu en évoquant l’importance d’une culture anglophone qui pourrait apporter des perspectives nouvelles et nécessaires à la gouvernance camerounaise. Eric Chinje a également demandé au président de la république actuel de ne plus se représenter à la prochaine élection présidentielle, déplorant le fait que le poids de l’âge ne lui permet plus de contrôler efficacement ses ministres en place, qui s’enrichissent au détriment du peuple.
Enfin, afin de réussir son idée de choisir un président anglophone pour la prochaine république, Eric Chinje propose que chaque parti politique investisse un candidat anglophone. Et pour un processus électoral sérieux, il demande la fermeture de Elecam, et l’ouverture d’un organe de gestion des élections plus crédible.