Le 10 avril 2025, par le biais d’une décision officielle, le sous-préfet de l’arrondissement de Mbanga a interdit la manifestation publique prévue par le Front pour le Changement du Cameroun (FCC) le 13 avril 2025. Cette décision, référencée sous le numéro N°17/A/C 1604/SP, suscite une vive polémique au sein de l’opinion publique et des partis d’opposition.
Dans son communiqué, le sous-préfet justifie cette interdiction en invoquant des “sérieuses menaces de trouble à l’ordre public”. Cependant, cette explication laisse perplexe, comme le souligne le FCC, qui remet en question la crédibilité des renseignements prévisionnels utilisés pour prendre une telle décision. En effet, le parti relève une incohérence frappante : seulement quelques semaines auparavant, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, avait organisé une manifestation dans la même circonscription, sans incident notable.

Cette situation soulève une fois encore, des interrogations sur l’application de la loi N°90/055 du 19 décembre 1990, qui régit les manifestations publiques au Cameroun. Selon le FCC, il semble que le régime en place applique cette loi de manière inégale, favorisant les manifestations du parti au pouvoir tout en restreignant celles de l’opposition. Le président national du FCC, l’honorable Jean Michel Nintcheu, a exprimé son indignation face à ce qu’il qualifie d’ostracisme et de deux poids, deux mesures.
Face à cette interdiction jugée arbitraire, le FCC appelle à une prise de conscience collective sur la nécessité de respecter les droits fondamentaux, notamment la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement, tels que garantis par la Constitution camerounaise. Le parti affirme qu’il ne tolérera plus ces atteintes à ses droits et que des actions seront envisagées pour défendre ses intérêts et ceux de ses partisans.

La situation à Mbanga illustre un climat de tension politique croissant au Cameroun, où les droits de l’opposition semblent de plus en plus menacés. Alors que le FCC se prépare à contester cette décision, la question de la liberté d’expression et des droits civiques devient plus pressante que jamais. On se souvient encore qu’il y a juste 24h, le MRC se voyait interdire de tenir son assemblée générale à Bafia, alors que la manifestation avait été déclarée. Le sous-préfet avait sans raison, décidé de sceller le motel qui devait accueillir ce rassemblement, avant de desceller quelques heures plus tard après des contestations des militants de ce parti.