Après près de quatre mois passés à la morgue de l’hôpital gynéco-obstétrique de Douala, la famille de la défunte doit débourser un peu plus de 1.3 million FCFA pour retirer la dépouille de leur fille tuée par son mari en novembre dernier.
Au moment où MMF met en ligne cet article, la dépouille de dame Diane Yangwo est encore engloutie sous la glace à l’hôpital gynéco-obstétrique de Douala. Le corps de la jeune enseignante y a passé exactement 4mois et 10 jours. Ses restes avaient été scellés par la justice pour besoin d’enquêtes. Pour récupérer le corps de l’enseignante morte des suites de violences conjugales le 18 novembre 2023, il est demandé à sa famille de débourser la somme de 1 338 000 FCFA selon les informations données par la famille.
Sollicité pour faire un rabais, le Pr Emile Mboudou, directeur de l’hôpital gynéco-obstétrique de Douala, dit ne pouvoir réduire que de 10% du montant total exigé. Une situation qui tombe comme un coup de massue sur la tête de cette famille qui connait la douleur depuis environ quatre mois.
C’est au mois de novembre dernier que Diane Yangwo, enseignante au lycée de Nylon à Douala, avait succombé à une violente bastonnade de son époux sieur Bekobe Mvondo Eric, qui était habitué à la frapper. Admise à l’hôpital, elle était morte avant d’être prise en charge. La dame a été battue par son mari jusqu’à ce que la mort s’en suive. « L’hôpital où elle est arrivée dans le coma n’avait pas de tuyau à oxygène pour la maintenir en vue. L’enseignante qui avait une rate déchirée du fait des coups a été déclarée morte, », apprenait-on à l’époque des faits.
Avant d’être arrachée à la vie par son mari violent, l’enseignante avait effectué un appel à l’aide du vocal transféré sur WhatsApp, comme l’atteste une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux.
Quelques jours plus tard, son époux sera capturé par les éléments de la gendarmerie de Ngodi Bakoko à Douala. Habituée de violences conjugales, Diane Yangwo était morte en laissant un enfant de 9 mois.
Employé de banque (SCB), Éric Bekobe Mvondo a été présenté devant le procureur de la République, puis déféré à la prison centrale de New-Bell.
En 2023, les organismes de défense des droits des femmes sont montés au créneau pour dénoncer l’ampleur des violences et des meurtres perpétrés à l’endroit de la gent féminine. En avril 2023, l’on dénombrait déjà à 18 le nombre de femmes qui ont péri sous les coups des hommes. En 2024, les chiffres sont montés, au mois de mars, on dénombrait plus de 50 femmes mortes de violences conjugales au Cameroun.