Dans les plaines arides du département du Faro, région du Nord Cameroun, les femmes rurales mènent un combat acharné contre la pauvreté, la désertification et l’insécurité alimentaire. Ce défi quotidien les pousse à chercher de nouvelles solutions pour subvenir aux besoins de leurs familles, malgré les conditions de vie difficiles et les effets dévastateurs du changement climatique sur leurs terres.

À Pintchoumba, à l’occasion de la Journée mondiale dédiée aux femmes rurales, une lueur d’espoir s’est fait sentir, dans un contexte de lutte contre la pauvreté. Sous la présidence de Samson Mbita Mvom, représentant du gouverneur du Nord, et en présence du délégué régional de la promotion de la femme et de la famille, Abdoulaye Amoa Awouda, des dizaines de femmes venues des villages environnants se sont rassemblées pour une journée de formation et d’échanges.
Ces femmes, qui représentent la majorité de la main-d’œuvre agricole dans cette région, ont été formées à des techniques alternatives pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la dégradation de l’environnement. Parmi les initiatives présentées, la fabrication de charbon à partir de produits locaux a été une démonstration clé, offrant une alternative écologique à la coupe abusive du bois, un fléau qui aggrave la désertification. Ces méthodes visent à alléger leur fardeau quotidien tout en préservant les ressources naturelles déjà très affectées par le climat rude et les sécheresses répétées.

L’événement a également été l’occasion pour ces femmes de partager les fruits de leur dur labeur. Certaines ont exposé des produits issus de l’agriculture, tandis que d’autres ont présenté des objets artisanaux, symboles de leur résilience face aux défis. Ces expositions illustrent leur capacité à innover, malgré des conditions de vie précaires.
Cependant, derrière cette démonstration de force et de solidarité, la réalité est bien plus sombre. Dans cette partie du pays, les femmes font face à des souffrances quotidiennes qui échappent souvent à l’attention du monde extérieur. La sécheresse persistante dans le Nord Cameroun affecte directement leur capacité à cultiver la terre, principale source de subsistance. L’eau se fait rare, rendant l’agriculture difficile, et la désertification progresse à un rythme inquiétant.
Ces femmes doivent marcher des kilomètres pour trouver de l’eau potable, tandis que la rareté des ressources naturelles et les faibles rendements agricoles accroissent la pauvreté. Dans certains villages, les femmes sont souvent les dernières à manger après avoir nourri leurs familles, et beaucoup d’entre elles souffrent de malnutrition chronique. Malgré tout, elles continuent de jouer un rôle crucial dans le maintien de leurs communautés.
Awa, une mère de six enfants, résume cette réalité : “Nous travaillons sous un soleil brûlant, mais souvent, il n’y a pas assez à manger. Nous devons trouver de nouvelles solutions si nous voulons que nos enfants aient un meilleur avenir.” Ces paroles résonnent parmi les nombreuses femmes présentes, qui reconnaissent que la survie de leurs familles dépend d’elles, mais que les obstacles sont immenses.
Malgré ces défis, la journée de formation à Pintchoumba a offert une lueur d’espoir. Les femmes formées à la fabrication de charbon ont compris l’importance de réduire leur dépendance au bois de chauffe, non seulement pour préserver l’environnement mais aussi pour générer des revenus supplémentaires. Cette alternative pourrait leur permettre d’améliorer leur situation économique, tout en luttant contre la désertification.
Par ailleurs, des initiatives en faveur de la sécurité alimentaire, telles que l’introduction de cultures résistantes à la sécheresse, ont également été encouragées. L’objectif est de permettre aux femmes de diversifier leurs sources de revenus tout en augmentant la production agricole.