Un nouveau projet vient d’être adopté par les acteurs du secteur des fèves, ainsi que les autorités du ministère du commerce.
Selon le ministère du commerce, le nouveau système de commercialisation devrait s’accompagner d’un « contrôle rigoureux » sur les exportations de cacao, qu’elles se réalisent par voie terrestre, maritime ou aérienne. « Cette mesure vise à endiguer les exportations frauduleuses qui causent d’énormes pertes à l’économie nationale, notamment celles en direction du voisin nigérian depuis la région du Sud-Ouest », justifie le ministère. Au titre de la campagne cacaoyère 2022-2023, le Cameroun estime à environ 70 milliards FCFA les pertes enregistrées du fait des exportations frauduleuses de sa production, principalement à destination du Nigeria.
Il s’agit d’un cadre réglementaire plus contraignant, qui permet d’impulser une transformation dans l’industrie locale du cacao et faire face aux maux qui minent la filière. Le 29 septembre 2023, un projet arrêté « établissant avec précision les modalités de conditionnement et de commercialisation des fèves de cacao » a été adopté lors d’une réunion regroupant les acteurs sectoriels, les producteurs et les exportateurs, a annoncé le ministère du Commerce (Mincommerce) sur sa page sur Facebook.
Les autorités camerounaises ce sont d’ailleurs montrées fermes envers ce phénomène de fraude qui fait perdre des ressources à notre économie. Ainsi, pour tenter d’arrêter la saignée et préserver les intérêts économiques du Cameroun, le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana a, à titre conservatoire et jusqu’à nouvel avis, interdit les exportations de fèves camerounaises vers le Nigeria, accusé de siphonner la production nationale. Il faut souligner que les exportations illégales vers ce pays d’Afrique de l’Ouest ne datent pas d’hier. Le phénomène, selon les opérateurs de la filière, s’est intensifié depuis le déclenchement de la crise dans les régions anglophones, notamment dans le Sud-Ouest, important bassin de production.
A.A