Dans un climat déjà tendu à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le Groupe de Douala a choisi de faire une sortie remarquée… mais controversée. La plateforme politique a annoncé son retrait temporaire de la scène, invoquant des divergences internes, mais laissant planer un parfum d’inconstance et de calcul politique.

Dans un communiqué signé par Anicet Ekane, l’un des fondateurs du mouvement, la décision est justifiée par le besoin d’une restructuration en profondeur. Objectif affiché : recentrer le projet sur des « camarades sérieux, patriotes et pleinement engagés dans la quête de l’intérêt général ».
La goutte d’eau semble avoir été la sortie publique du Pr Aba’a Oyono, lors du meeting de Maurice Kamto à Paris le 31 mai dernier. L’universitaire avait alors affiché son soutien au président du MRC, à contre-courant de la ligne consensuelle arrêtée par les membres du Groupe de Douala. Une initiative qualifiée de « choix unilatéral » dans le communiqué officiel, qui déplore également la position divergente de Cyrille Sam Mbaka, un autre membre influent du groupe, lequel s’est désolidarisé de la réaction du collectif.

Selon le texte diffusé, ces prises de position individuelles violent un protocole d’accord interne adopté en amont, lequel devait guider une démarche coordonnée pour désigner un candidat unique de l’opposition. En rompant avec cet esprit collégial, les deux personnalités citées se seraient, de facto, exclues du processus en cours.
Ce retrait du Groupe de Douala, annoncé à la fois à l’opinion nationale et internationale, pourrait rebattre les cartes dans les tractations au sein de l’opposition camerounaise. En pleine année électorale, cette suspension d’activité soulève des interrogations sur la capacité des forces d’opposition à parler d’une seule voix face au pouvoir en place.
Reste à savoir si cette « pause stratégique » permettra au Groupe de Douala de se réorganiser et de revenir plus soudé. Ou si, au contraire, elle précipitera un éclatement définitif d’un projet qui, pourtant, portait l’ambition d’unifier les forces alternatives au sommet de l’État.