Le président ghanéen John Dramani Mahama a adressé une mise en garde sans ambiguïté aux membres de son gouvernement lors du lancement du nouveau Code de conduite des personnalités nommées par l’État à Accra. Le chef de l’État a fixé au mercredi 7 mai 2025 la date limite impérative pour la déclaration de patrimoine de tous les ministres, menaçant de limogeage immédiat tout contrevenant.

Cette position ferme intervient après que plusieurs membres du gouvernement n’ont pas respecté la première échéance du 31 mars 2025. “Si d’ici la fin de journée mercredi, l’un d’entre vous n’a pas rempli cette obligation, considérez-vous comme automatiquement limogé”, a déclaré le président devant l’assemblée gouvernementale.
Le Ghana dispose depuis 1998 d’une législation sur la déclaration de patrimoine des responsables publics, mais son application connaît des failles. Le nouveau Code de conduite introduit des mesures renforcées, dont un formulaire standardisé, des vérifications aléatoires par la Commission anticorruption et des sanctions plus sévères pour les manquements.
Ce durcissement survient dans un contexte politique particulier, alors que l’administration Mahama entre dans sa dernière année de mandat avant les élections de 2026. L’opposition ghanéenne a régulièrement dénoncé des cas présumés d’enrichissement illicite au sein du gouvernement, tandis que les partenaires internationaux suivent attentivement les progrès en matière de bonne gouvernance.
En adoptant cette ligne dure, le président Mahama cherche visiblement à rassurer les bailleurs de fonds sur la gestion des finances publiques, tout en envoyant un message fort à l’électorat à l’approche de la période électorale. Cette initiative s’inscrit également dans sa volonté de consolider son héritage politique comme défenseur de la transparence.
L’efficacité de cette mesure du président ghanéen se vérifiera dès jeudi, lorsque seront connues les éventuelles sanctions appliquées. La crédibilité de cette politique anticorruption dépendra largement de la fermeté avec laquelle le président fera respecter son ultimatum.
GN