Dans une note de service, l’on apprend que le Procureur de la république près le tribunal de première instance de Douala – Bonanjo paye pour avoir tenté d’extorquer 100 millions à un justiciable.
Jean Simplice Eboko, Procureur de la république près le tribunal de première instance de Douala – Bonanjo vient d’être relevé de ses fonctions pour corruption aggravé. Dans une note de service signée par le procureur général de la cour d’appel du Littoral, on apprend que Jean Simplice Eboko sera remplacé par Aristide Effoudou, magistrat de 2e grade qui qui assure l’intérim.
Dans un voice devenu virale présenté comme une conversation entre le Procureur du Tribunal de première instance de Douala et un justiciable, on peut entendre l’interlocuteur du magistrat l’interpeller sur un montant de 100 millions de FCFA que ce dernier aurait exigé pour donner suite à une affaire pendante dans son parquet.
La réaction du procureur général qui a été prompt bien que saluée au sein de l’opinion pose quelques problèmes. Pourquoi cette scolarité dans la sanction, quand on sait que des cas similaires se produisent ailleurs sans que les magistrats concernés soient sanctionnés.
L’avocat Ntimbane Bomo, avocat au barreau de Paris, interpelle le ministre de la Justice. Pour lui, « un magistrat supposé négocier des commissions comme un avocat qui négocierait des honoraires, si avéré, ce serait le franchissement du rubicon. Il serait incompréhensible de ne pas donner des suites judiciaires pénales à cet audio en instruisant une enquête pour mieux investiguer, au- delà de toute enquête administrative et éventuellement de sanctions administratives qui pourront tomber, si les faits sont établis. La corruption et sa tentative sont des infractions pénales en droit Cameroun. La loi n’accorde aucune immunité aux magistrats », commente-t-il.
Selon lui, « pour sauver l’honneur de notre justice et de nos robes, une enquête pénale doit être ouverte pour investiguer dans cette affaire, afin de savoir si réellement, ces faits ont été commis par ce magistrat, et dans ce cas, lui appliquer la loi. Nul n’étant au-dessus de celle-ci.
Les magistrats tout comme les avocats doivent sanctuariser la justice dont ils sont les sacrificateurs. Ce serait un signal fort si vous instruisez l’ouverture d’une enquête pénale contre un magistrat soupçonné des faits de corruption, même si la présomption d’innocence doit être scrupuleusement respectée. Les avocats ont souvent fait l’objet de poursuites pénales pour des indélicatesses soupçonnées dans l’exercice de leur profession, et cela a contribué à assainir le milieu judiciaire. Il serait donc tout aussi justifié d’ouvrir une enquête pénale dans cette affaire où, le nom d’un magistrat est cité dans un acte de corruption aussi barbare », indique-t-il à l’endroit du ministre de la Justice.