Après avoir été débouté à la Police judiciaire et au Conseil National de la Communication (CNC), le partenaire local de la plateforme numérique Yango de commande de service de transport vient de saisir le tribunal de première instance de Yaoundé.
C’est la énième fois que le journaliste Aboudi Ottou doit se présenter devant les instances judiciaires pour la même affaire. Le rédacteur en chef du site d’Information Investir au Cameroun est accusé de « diffamation et d’injures », par sieur Awana Ateba Michel Guy France, partenaire local de la plateforme numérique Yango de commande de service de transport.
Attendu devant le procureur ce jour, le conseil du journaliste a dû demander un report. Tout est parti de la publication en aout dernier d’un article intitulé : « transport urbain : comment le russe Yango a manœuvré pour obtenir l’autorisation d’exercer ». Les 10 et 16 octobre dernier, le journaliste est auditionné auprès des services de la police judiciaire de Yaoundé. Faute d’éléments à charge contre le journaliste, l’affaire n’a pas connu de suite.
Le même mois, Awana Ateba Michel adresse une lettre au journaliste avec ampliation à la police, la Gendarmerie et au ministre des Transports. Dans cette lettre, il dénonce le traitement de l’information fait par le journaliste. Mais la lettre ne parvient jamais entre les mains du destinataire.
Alors que les esprits semblent se calmer, le partenaire local de la plateforme de commande de service de transport accuse une nouvelle fois le journaliste auprès du Conseil National de la Communication (CNC). Malheureusement, le plaignant sera débouté chez le régulateur des médias qui affirme que le journaliste a respecté les exigences professionnelles d’investigation et de recoupement.
Comme animé d’un esprit de revanche, sieur Awana Ateba introduit une nouvelle plainte avec constitution de partie civile auprès du Tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif.
Une plainte de trop qui inquiète les professionnels des médias. Ce d’autant plus que le plaignant exige que le journaliste livre sa source d’information. Le club des journalistes politiques « dénonce vigoureusement cet acharnement et apporte son soutien inconditionnel à Monsieur Aboudi Ottou dont le professionnalisme n’est plus à démontrer…et prend à témoin l’opinion nationale et internationale, en même temps qu’il interpelle les pouvoirs Publics camerounais sur leur responsabilité de protéger les professionnels de l’information et de garantir les bonnes conditions d’exercice de la liberté de la Presse ».
Joseph Essama