Selon le chef secteur Douanes de la région du Nord, ces boissons d’origine douteuse envahissent le marché et livrent une concurrence déloyale aux produits locaux.
Les boissons sucrées en provenance du Nigeria sont désormais interdites de dédouanement dans la région du Nord. : « La situation des boissons sucrées en provenance du Nigeria sur le marché local est très inquiétante et préoccupante. L’on observe une prolifération et une circulation incontrôlée de ces marchandises d’origine douteuse qui concurrencent de façon déloyale les produits locaux et pourraient mettre en danger la santé des populations », lit-on, dans une note de service signée le 11 décembre, par Raymond Touagaï, le chef secteur Douanes de la région du Nord.
« il est formellement proscrit aux unités opérationnelles et à la mission spéciale HALCOMI 3 ZONE 3 de procéder à un quelconque redressement ou à la délivrance du TEL (travail extra légal, Ndlr) sur ces marchandises qui devraient faire l’objet de saisie systématique à la frontière, dans les différents dépôts de chargement et déchargement, dans les différentes messageries », ajoute cette note de service qui, en tenant compte de la mission spécifique de protection de l’espace économique dévolue à l’administration douanière, invite les responsables d’unités de collecte à ne plus dédouaner ces boissons sucrées sous toutes ses formes..
« Le TEL désigne toute mission de visite, de vérification, de surveillance ainsi que toute opération qui se rattache aux opérations de douanes et à la perception des droits et taxes, et que des douaniers sont appelés à effectuer à la demande des usagers pendant et en dehors des heures légales de service », explique un douanier.
Le Cameroun et le Nigeria partage environ 1 600 km de frontière, où des contrebandiers ont développé une intense activités notamment dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Alors que l’Etat camerounais traverse une période économiquement difficile, la contrebande génère un très important manque à gagner et contribue à empirer la situation. D’après une étude de la seconde phase de l’Opération baptisée Halte au commerce illicite (HALCOMI) présentée à la presse ce jeudi 27 décembre 2018, ce phénomène fait perdre au pays chaque année plus de 250 milliards de francs CFA, soit environ 500 millions de dollars.
Albert Atangana