Le Collectif des organisations de l’éducation au Cameroun (Corec) a brandi une nouvelle arme dans son bras de fer avec le gouvernement : la menace de paralyser les examens de fin d’année. Cette escalade intervient alors que les négociations sur le statut particulier des enseignants sont au point mort, plongeant le système éducatif dans une crise sans précédent.
Les tensions couvent depuis plusieurs mois. À la fin du premier trimestre, le Corec, qui fédère 19 syndicats d’enseignants, avait soumis une première version du statut particulier au ministère de la Fonction publique. Mais depuis, les discussions patinent. “Le dossier dort dans les tiroirs du Minfopra”, dénonce un responsable syndical sous couvert d’anonymat.
Pourtant, les deux parties semblaient initialement d’accord sur le principe. Des sources proches du dossier révèlent même que le gouvernement comptait aborder la question lors du Forum national de l’éducation, dont la tenue reste incertaine. Mais pour les syndicalistes, ces atermoiements cachent une mauvaise volonté manifeste.
Au-delà du statut, c’est la question des salaires qui cristallise les tensions. Les enseignants réclament une augmentation significative de leurs rémunérations, arguant que leurs conditions de travail se sont détériorées ces dernières années. “Comment voulez-vous que nous fassions correctement notre travail quand nos salaires ne nous permettent même pas de vivre décemment ?”, s’indigne une professeure de lycée à Douala.
Le gouvernement, de son côté, affirme travailler à une solution globale. “Nous comprenons les préoccupations des enseignants, mais il faut respecter les procédures”, tempère un conseiller au ministère de l’Éducation nationale. Un argument qui ne convainc pas le Corec, excédé par ce qu’il perçoit comme une stratégie dilatoire.
Face à cette impasse, le Corec a décidé de passer à la vitesse supérieure. Dans un communiqué incendiaire, le collectif appelle les enseignants à refuser massivement de surveiller les examens de fin d’année. Une décision lourde de conséquences, alors que des centaines de milliers d’élèves s’apprêtent à passer le BEPC, le Probatoire et le Baccalauréat.
“Nous n’avons plus le choix, explique un membre du Corec. Si le gouvernement ne nous écoute pas, nous le contraindrons à le faire.” Une stratégie risquée, qui pourrait se retourner contre les enseignants eux-mêmes. Certains observateurs craignent en effet que ce mouvement ne pénalise surtout les élèves, déjà éprouvés par des années scolaires chaotiques.
Cette crise n’est que la partie émergée d’un malaise plus profond. Depuis plusieurs années, le système éducatif camerounais accumule les difficultés : effectifs pléthoriques, manque de matériel, grèves à répétition… Le Forum national de l’éducation, s’il a lieu, devra aborder ces questions de fond.
Mais pour l’heure, la priorité est d’éviter le scénario catastrophe d’une annulation des examens. Des médiateurs tentent actuellement de relancer le dialogue entre les deux parties. “Il reste une fenêtre de négociation, mais elle se referme vite”, prévient un acteur des pourparlers.
Alors que le compte à rebours a commencé, enseignants et gouvernement jouent une partie serrée. L’enjeu dépasse la simple question salariale : c’est l’avenir de toute une génération d’élèves qui se joue dans cette crise.
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