Les départements du Logone et Chari, du Mayo Sava et du Mayo Tsanaga dans la région de l’Extrême-Nord Cameroun sont les théâtres des attaques de djihadistes de Boko Haram. Depuis le début de cette crise, une centaine des membres de Comité de Vigilance y ont trouvé la mort.
Ils sont pour la plupart des pères de famille et exercent en majorité l’agriculture et l’élevage qu’ils ont dû abandonner pour appuyer les forces de défense et de sécurité.

Ils ont donné leur vie en voulant participer au renforcement de la sécurité et lutter contre Boko Haram. Ils ont perdu sommeil en sauvant des vies aux côtés des forces de défense et de sécurité. Parfois très mal équipés, ils n’ont que leur courage et leur rêve de participer au retour de la paix dans leur localité.
Abandonnant leurs épouses et enfants au milieu de la nuit, exposés au danger en pleine obscurité.

Leurs machettes, couteaux, torches, flèches et bâtons, voilà des matériels utilisés pour affronter les assaillants lourdement armés de fusils AK-47, Kalachnikov et autres armes lourdes.

‘’Nous traversons les moments difficiles dans la lutte contre Boko Haram. Ils nous arrivent parfois de rester 3 à 4 jours pour cotiser l’argent des piles de nos torches.’’
Mamadi Blama, Membre Comité de Vigilance dans l’arrondissement de Kolofata
‘’Nous traversons les moments difficiles dans la lutte contre Boko Haram. Ils nous arrivent parfois de rester 3 à 4 jours pour cotiser l’argent des piles de nos torches.’’ indique Mamadi Blama cinquantaine bien sonné membre comité de vigilance dans l’arrondissement de Kolofata.

Au début, ils ont reçu des dons du Chef de l’État. Les médailles pour ceux qui sont tombés les armes à la main, avec des maigres enveloppes pour les obsèques des disparus. Pourtant, ces braves personnes ont laissé derrière des enfants orphelins qui n’ont pas eu la chance de recommencer l’école, faute des moyens. Ils se disent abandonnés par l’état qui ignore leur combat, aux côtés de forces de défense durant 5 bonnes années.

Aujourd’hui plusieurs familles ne savent plus à quel saint se vouer avec la disparition de pères de famille, principaux piliers. D’autres familles sont restées avec une simple médaille, accrochées au cercueil de leur mari sans soutien, après les obsèques, ni l’encadrement de la famille encore moins le suivi de ces orphelins pour continuer les études.
‘’Plusieurs membres de comité de vigilance ont abandonné le combat. Ce qui favorise aujourd’hui le retour des attaques,’’
selon un officier de l’armée de terre en fonction dans le département de Mayo Sava.
‘’Les dons envoyés par le Chef de l’État aux membres de comité de vigilance pour leur courage et leur bravoure sont partagés à moitié par les autorités administratives’’
affirme un chef traditionnel de 2éme degré de Mayo Tsanaga
Le retour en force des attaques de la secte Boko Haram dans le Mayo Sava et Mayo Tsanaga démontre à suffisance que Boko Haram sévit toujours. Surtout en saison pluvieuse où certains membres des comités vigilance vaquent à leurs activités agricoles.

Ces membres de Comités de Vigilance, courageux et héros sont malheureusement les oubliés de la nation.