Le député du PCRN a exposé devant ses collègues de l’assemblée nationale les “dérives” du Gouvernement qui prévoit un approfondissement de l’assiette fiscale sur les activités des couches à faibles revenus.
L’honorable Cabral Libii milite pour une loi de finances moins asphyxiante du peuple camerounais. C’est le sens des 17 amendements de la loi de finances 2023, qu’il a proposés le vendredi 2 décembre dernier au président de l’Assemblée nationale et qui ont été rejetés pour retard.
Dans ce document d’une vingtaine de pages, le député PCRN prône essentiellement la protection du consommateur et de l’économie nationale.
Au sujet du timbre fiscal dont le prix va passer de 1000 francs à 1500 Fcfa en 2023, il souligne “l’effet d’éviction” du service public que cette augmentation pourrait entraîner.
“Cette augmentation vient frapper inutilement les dossiers d’examens même si leurs tarifs sont plafonnés par la Loi de Finance, les demandes administratives de toutes sortes et le service minimum dû aux usagers du Service Public, dont la qualité est régressive plutôt que progressive comme l’a indiqué le dernier rapport de la CONAC”, a-t-il déclaré pendant son intervention lors de l’adoption de la loi de finances 2023, le dimanche 4 décembre.
Cabral Libii revient également sur les dispositions liées aux droits et taxes de douane. Concernant par exemple, le timbre sur le connaissement dont le prix passera de 15000 à 25000F, le député y voit un gros risque.
“En le faisant, le Gouvernement augmente le coût douanier des biens importés et donc le coût des produits essentiels à la consommation des ménages et ce, de façon indiscriminée entre ménages pauvres et ménages riches. Cela est d’autant plus surprenant que dans le même temps, les mesures gouvernementales visant à réduire voire geler les coûts du fret maritime pour tenter de juguler l’inflation sont toujours en vigueur. Augmenter de 40% le tarif de timbre sur le connaissement est une contre-mesure d’apaisement des prix” estime t-il.
La protection du riz local demeure également un véritable problème pour le gouvernement, selon le président du PCRN. Il s’indigne du fait que le gouvernement soit “promt à protéger la production locale en tabac, vins et bière” au détriment du riz cultivé à Ndop, Yagoua ou Tonga. Le problème se résoud pour lui, “en instituant un droit d’accise de 30% sur le riz parfumé et en le soumettant à la TVA”, ce qui permettra au Gouvernement de faire “des recettes sur l’importation du riz parfumé, et de protéger en plus la production locale de riz”.
Pour ce qui est du bois en grumes, le député pense que les dispositions actuelles de la loi de finances, à savoir l’imposition d’un “droit de sortie de 60% en 2023, contre 50% en 2022, le gouvernement encourage les exportateurs de bois à ne pas opérer la simple transformation locale”.
Il évoque par ailleurs l’augmentation des tarifs en matière d’immatriculation foncière directe ou d’examen des oppositions, l’augmentation du timbre sur les automobiles de 25 000 à 50 000 FCA entre autres, qui constituent un énorme frein au développement de l’économie nationale.