Louis Paul Motazé ne veut plus voir les retraités et les intrus en poste dans son ministère
Dans une circulaire ferme, Louis Paul Motazé exige l’éviction immédiate des agents retraités et des personnels sans lien officiel avec son ministère. Une décision justifiée par des « dérives » persistantes, mais qui pourrait bouleverser certains rouages de l’administration.
La note a fait l’effet d’une douche froide dans les couloirs du ministère des Finances. Datée du 15 mai 2025 et adressée aux inspecteurs et directeurs généraux, la missive de Louis Paul Motazé ordonne sans détour la fin des services rendus par deux catégories de personnels : les agents retraités maintenus en poste au-delà de la limite d’âge, et les « intrus » ces collaborateurs sans statut officiel, mais omniprésents dans le traitement des dossiers.
« Il m’a été donné de constater que vous continuez d’employer des personnes n’ayant aucun lien avec l’administration », écrit le ministre, d’un ton qui ne laisse guère de place à la négociation. Le texte, consulté par notre rédaction, s’appuie sur deux documents : une circulaire du Premier ministre de 2015, rappelant l’obligation de remplacer les retraités, et une note interne de 2022 où Motazé dénonçait déjà ces pratiques.
Le phénomène n’est pas nouveau. Dès janvier 2022, le ministre alertait sur la présence d’individus « s’impliquant régulièrement dans les dossiers sans mandat clair ». Des profils souvent informels – anciens cadres revenus en « conseillers », proches des directeurs, ou experts externes non déclarés – dont l’influence opaçe alimente rumeurs et lourdeurs bureaucratiques.
« Certains services fonctionnaient avec ces figures de l’ombre depuis des années, comme des habitudes qu’on ne questionne plus », confie sous anonymat un chef de bureau. « Mais quand des erreurs surviennent, c’est le ministère entier qui est pointé du doigt. »
La directive exige des mesures « toutes affaires cessantes », mais son application s’annonce délicate. Plusieurs syndicats s’interrogent sur le sort des retraités dont l’expertise était jugée « irremplaçable », ou sur l’absence de procédure claire pour identifier les « intrus ».
« Va-t-on virer des gens sur simple soupçon ? Et qui reprendra les dossiers en cours ? », s’inquiète un représentant de la CGT. Du côté du cabinet de Louis Paul Motazé, on se veut rassurant : « L’objectif n’est pas de déstabiliser les services, mais de garantir leur légalité et leur transparence. »
Au-delà du Minfi, cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large de rationalisation de la fonction publique. Sous la pression de la Cour des comptes et des partenaires internationaux, le gouvernement resserre les règles statutaires quitte à bousculer des pratiques ancrées.
Reste à voir si la fermeté affichée résistera aux réalités du terrain. Comme le murmure un haut fonctionnaire : « Dans l’administration, les textes sont une chose, les réseaux en sont une autre. »
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