Après les affrontements avec les tikars, Nabil MBOMBO NJOYA est allé à la rencontre du chef des Tikars de Ngambe Tikar dans le Mbam et Kim.
Bamouns et Tikars se sont réunis à la grand-place publique de Malentouen dans le département du Noun, région de l’Ouest pour écouter le message d’apaisement de Nabil Mbouombouo Njoya, le sultan roi des Bamoun. Un message délivré à la fois en langue Bamoun et en français. À l’entame, le sultan rappelle que les Bamoun et les Tikars sont des peuples frères. Selon lui, ce sont des personnes aux projets sombres qui essaient de créer la division entre eux. “Nous sommes des voisins de ceux-là qui sèment la zizanie dans ce pays et qui veulent nous rallier à leur cause” lance le roi.
“Soyez très très vigilant et sages” martèle-t-il tout en précisant que leur lien est fort solide et ne date pas d’aujourd’hui. “Le roi Seidou, mon grand-père a épousé parmi ses femmes, trois femmes Tikar. Ce qui fait donc que les frères de sang de mon feu père sont des Tikar directs. Vous voyez donc la coïncidence. Le nom que je porte est Fon Rifum. Ce n’est pas pour rien. Il y a une raison particulière ” argumente le sultan.
“Il n’y a aucun problème entre les Tikar et les Bamoun et il n’y en aura jamais”, assure-t-il. Nul ne peut réussir, au nom des intérêts égoïstes à les détourner du lien historique qui les unie.” Tout le monde sait qu’il y a eu des manipulateurs qui ont poussé aux exactions que nous avons connues. Je vous demande donc d’être sages et prudents, parce que quand c’est mauvais, chacun doit faire recours à la maison de sa mère”.
Tous comme un seul homme doivent travailler à la préservation de leurs acquis avec comme guide suprême le roi. “Je voudrais donc vous demander de ne pas souiller notre richesse, de ne pas rabaisser mon autorité. Parce que ce que nous avons gagné est plus que ce que nous avons à gagner. Vous vous rapelerez de ce jour et de ce propos que je vous tiens”.
Cette communication intervient dans un contexte de crise entre Tikar et Bamoun suite à la tournée du sultan, le 3 février dernier. Tout est parti du discours du chef Magba, SM Ngabun III, dans lequel il appelle le successeur d’Ibrahim Mbouombouo Njoya, ” mon fils”. Irrités par cette appellation, les gardes du sultan s’en prendront à lui. De vifs affrontements prendront alors corps. Le chef Magba est contraint de s’asseoir à même le sol, à côté de Nabil. Sa voiture est brûlée et le palais royal saccagé. Le chef Magest depuis lors plongé dans le comas.