La ville de Maroua, capitale de la région de l’Extrême-Nord, fait aujourd’hui l’objet de lourds investissements visant à moderniser ses infrastructures et améliorer les conditions de vie de sa population.

Ce vaste programme de développement urbain, d’un montant de 34,5 milliards de FCFA, est financé par des partenaires internationaux tels que l’Agence française de développement (AFD) et la Banque Mondiale. Trois projets phares sont en cours : le Programme C2D Urbain Capitales Régionales, le Projet de Développement des Villes Inclusives et Résilientes (PDVIR) et le projet Sportcap pour la construction d’infrastructures sportives. Ces projets, placés sous la gestion de la Communauté urbaine de Maroua, ont pour ambition de transformer cette ville et de répondre aux besoins croissants de sa population.
En déplacement sur le terrain, la Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, Célestine Ketcha Courtès, et l’Ambassadeur de France, S.E. Thierry Marchand, ont pris la mesure des réalisations en cours : aménagement de plusieurs kilomètres de voirie, installations de caniveaux pour le drainage des eaux pluviales, réhabilitation de centres de santé et réfection d’écoles. Autant d’infrastructures essentielles, pensées pour redonner espoir aux habitants de Maroua, souvent démunis face aux insuffisances criantes en matière de services publics.

Mais ce qui devait être une visite de satisfaction s’est transformé en choc pour l’Ambassadeur français lorsqu’il découvrit que certaines écoles, bien que réhabilitées, ne disposaient toujours pas du mobilier de base. Dans les salles de classe, les enfants étaient contraints de s’asseoir à même le sol, une image qui a rapidement terni l’éclat des avancées affichées.
Face à cette situation, la délégation camerounaise a tenté de diriger l’Ambassadeur vers d’autres lieux, mais ce dernier a insisté pour voir la réalité sans détour. Ce contraste saisissant, entre les milliards investis et le manque de mobilier élémentaire pour des élèves, a suscité une vive émotion chez le diplomate. Son retour à Yaoundé, empreint de déception, semble marquer un moment de réflexion pour les autorités camerounaises, appelées à réagir et à garantir la bonne gestion de ces financements.

À Maroua, les espoirs d’une ville transformée sont là, mais pour les réaliser, il faudra bien plus qu’un simple investissement : il faudra de l’engagement et des actions concrètes pour offrir aux habitants des infrastructures réellement fonctionnelles et adaptées.
Bachirou Elhadj BDO