Le centre médical d’arrondissement de Bikok se meurt à 28 km de Yaoundé. Il n’a pour tout personnel qu’une laborantine qui résiste jusque là à la tentation de partir.
Mme Ngah est qualifiée de tous les titres de la médecine à Bikok. Très peu de personnes qui la sollicitent pour intervention ne savent pas qu’elle est tout simplement une laborantine. Presque tous savent qu’elle est Médecin ou tout au moins infirmière. ” Je passe des journées entières dans les livres de médecine, pour pouvoir venir en aide à ces populations”. Confie-t-elle à notre reporter.
“J’ai failli mourir en accouchant, si ce n’était pas l’infirmière ; le bébé était mal positionné et le cordon ombilical entourait son cou; l’infirmière utilisait la lampe de son téléphone pour me faire accoucher”. Raconte une dame qui a accouché il y a deux semaines.
Dr. Owono Ottou Pascal Patrick, nommé médecin-chef au centre centre médical d’arrondissement de Bikok a déserté son poste il y a six ans. Le personnel d’appui qui attendait être pris en charge par la mairie a déserté lui aussi, faute d’un responsable de l’hôpital pouvant authentifier leurs dossiers auprès de la mairie.
Madame Ngah qui est quelque fois secondée par un médecin bénévole s’occupe des urgences ou des malheureux qui ne peuvent pas payer le prix pour aller à Mbalmayo ou dans un centre de santé voisin. Ici, il n’existe pas de pharmacie, encore moins un plateau technique adéquat ; cette situation favorise la vente des médicaments non contrôlés dans les domiciles privés.
Le centre médical d’arrondissement de Bikok couvre 29 villages dont les populations sont ainsi sevrées de tout programme et soins de santé publique. D’après certaines informations, quatre médecins avaient été affectés à cette formation sanitaire, mais personne n’a daigné bouger de Yaoundé où on les aperçoit régulièrement, malgré les cris de détresse lancés par madame le Maire et le Sous-préfet de Bikok.
Mimi Mefo Info Français (MMIF)