Cette révélation est faite par un acteur de la société qui a longtemps œuvré aux côtés de ces couches vulnérables.
Arrivées dans la ville de Dschang contre leur gré, à cause du conflit armé déclenché dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, plusieurs femmes étaient jusque-là contraintes à se livrer à des activités les plus indécentes pour joindre les deux bouts.
« Parce que ces femmes qui ont des enfants qui ne savent pas comment les nourrir sont parfois obligées à faire un certain nombre de choses. Elles sont parfois obligées de multiplier les partenaires sexuels pour avoir des revenus et prendre soins de leur famille », révèle Vidal Ngaleu, chef de projet à la branche camerounaise de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (Wilpf-Cameroon).
D’après cet acteur de la société civile, le quotidien difficile de ces femmes déplacées internes se rapproche de celui des filles-mères. « Nous avons vu la souffrance de ces personnes vulnérables. Nous avons pensé après que nous sommes venus ici mener des activités sur la paix, qu’il fallait mener des activités pour les aider à être autonomes. Surtout les femmes parce qu’elles étaient vulnérables ; elles étaient à risque », martèle-t-il.
Cette réalité a en effet conduit à la conception et la mise en œuvre d’un projet de renforcement de l’autonomisation des femmes déplacées internes et des filles mères. De manière concrète, ces personnes en situation de vulnérabilité, ont bénéficié des formations dans des domaines variés comme l’esthétique, la décoration, la pâtisserie, la culture des champignons.
Les femmes formées reconnaissent déjà l’impact de ce projet dans l’amélioration de leurs conditions de vie. « Avant, je ne parvenais pas à joindre les bouts. Aujourd’hui, je n’ai plus les mêmes difficultés qu’hier. Parce que j’ai été formée en décoration. Quand j’achète une sandale au marché et je la rends belle avec les perles, je la vends plus chère et ça me permet d’avoir un petit bénéfice pour me prendre en charge », confie Joséphine Kembou, mère-fille. « Quand je vais lancer avec la culture des champignons, je suis persuadée de pouvoir gagner suffisamment pour mener une vie décente », espère Brigitte Awounfack, déplacée interne.
Au cours d’une cérémonie tenue à Dschang le 22 mars dernier, ces femmes ont reçu non seulement des attestations de formation, mais aussi des kits constitués de matériels, selon leur secteur d’activités, afin de leur permettre de s’installer à leur propre compte.
Les autorités de la ville de Dschang et les représentants locaux des Ministères des affaires sociales ; de la femme et de la promotion de la famille, ont reconnu l’importance et salué cette initiative portée par Wilpf-Cameroon.