Cameroon

Michèle Ndoki enterre les ambitions présidentielles du MRC pour 2025

Lors d’une récente interview télévisée, Michèle Ndoki, ancienne cadre du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), est revenue sur les conséquences du boycott par le parti des élections législatives et municipales de 2020. Elle a souligné comment ce choix a affecté la capacité du MRC à participer à la prochaine élection présidentielle de 2025. Bien qu’elle ne soit plus membre du MRC, Michèle Ndoki a affirmé : « Le MRC n’a pas vocation à présenter de candidat en 2025. »

Ndoki, désormais cofondatrice du mouvement politique Les Bâtisseurs de la Nation (LBN), a pris ses distances avec le MRC, mais continue de commenter activement la vie politique camerounaise.

Contexte : le boycott électoral du MRC en 2020

En 2020, le MRC, dirigé par Maurice Kamto, a décidé de boycotter les élections législatives et municipales. Le parti invoquait l’absence de réformes électorales consensuelles et la persistance de la crise anglophone comme raisons principales de ce retrait. Le MRC insistait sur la nécessité d’une résolution pacifique du conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que sur des conditions garantissant la transparence du processus électoral.

Code électoral et conditions de candidature à la présidentielle

Selon le Code électoral camerounais, notamment l’article 121(1), un candidat à la présidentielle doit être investi par un parti politique représenté à l’Assemblée nationale, au Sénat, ou dans les conseils régionaux ou municipaux. À défaut, un candidat indépendant doit obtenir le parrainage d’au moins 300 personnalités réparties dans les dix régions, parmi lesquelles des députés, conseillers municipaux ou chefs traditionnels de premier degré.

Du fait de son absence aux élections locales de 2020, le MRC ne dispose actuellement d’aucune représentation officielle, ce qui rend techniquement impossible l’investiture d’un candidat à la présidentielle par le parti.

Le point de vue de Michèle Ndoki

Lors de son intervention, Michèle Ndoki a déclaré : « Quand on choisit de ne pas participer aux élections locales, on assume de ne pas pouvoir se présenter à la présidentielle suivante. » Elle a précisé que cette position était cohérente avec celle déjà exprimée par le MRC, et qu’elle découlait de choix stratégiques pleinement assumés par le parti à l’époque.

Ndoki, qui s’est depuis éloignée du MRC, a souligné que ses propos relevaient d’une analyse personnelle et ne constituaient pas une déclaration officielle du parti. Son intervention permet néanmoins d’éclairer les implications à long terme de certaines décisions politiques.

Elle a insisté sur le fait que cette position avait déjà été clairement exprimée par Maurice Kamto, président du MRC.
« Nous avons fait ce choix en connaissance de cause », a-t-elle ajouté, en rappelant que ce n’est pas une surprise pour ceux qui suivent la ligne politique du parti.

Les options possibles pour la candidature de Kamto

Malgré les obstacles, Maurice Kamto a affirmé son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2025. Pour y parvenir, il devra soit recueillir les parrainages nécessaires en tant que candidat indépendant, soit obtenir l’investiture d’un autre parti disposant de la représentation requise. Certaines sources indiquent que des discussions seraient en cours avec d’autres formations politiques en vue d’un éventuel partenariat.

Enjeux pour le paysage politique camerounais

Le boycott du MRC et ses conséquences soulignent les complexités du système électoral camerounais, ainsi que les défis auxquels font face les partis d’opposition. Cette situation met en évidence l’importance de participer à tous les niveaux d’élections pour conserver une influence politique et rester éligible aux scrutins nationaux.

À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, les stratégies adoptées par les partis d’opposition joueront un rôle déterminant dans la configuration du paysage politique camerounais.

Mimi Mefo Info

Gilles Noubissi

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