Selon les données des Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation, environ 66 % de la population de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun était confrontée à l’insécurité alimentaire en 2022. Ce constat alarmant s’inscrit dans un contexte où le réchauffement climatique, l’insécurité persistante et les inondations récurrentes viennent détruire les récoltes, laissant les agriculteurs, véritables « seigneurs de la terre », dans une posture de vulnérabilité extrême.
Les défis sont multiples pour une région fragilisée depuis 2014. Le réchauffement climatique a modifié les cycles agricoles et exacerbé les aléas météorologiques, tandis que les conflits et l’insécurité entravent le développement d’un secteur déjà éprouvé. Les inondations, quant à elles, viennent anéantir des récoltes entières, plongeant encore davantage les populations dans une spirale de précarité alimentaire.
Face à cette réalité préoccupante, une mobilisation sans précédent s’est organisée autour du Réseau de Promotion de l’Agroécologie au Cameroun (REPAC). Réunissant une vingtaine d’associations, le REPAC s’engage à promouvoir des pratiques agricoles écologiques et durables. L’objectif est clair : initier une véritable croisade contre l’insécurité alimentaire dans la région de l’Extrême-Nord.



Au cours d’un atelier de présentation des objectifs et des mécanismes de leur plan de travail, les acteurs du mouvement ont exposé leurs stratégies pour renforcer la résilience des communautés rurales. Ils souhaitent ainsi transformer les défis actuels en opportunités de renouveau agricole et de développement durable.
Les organisateurs, conscients que le succès de leur démarche repose également sur un soutien institutionnel fort, appellent à l’intervention rapide et vigilante des autorités. L’enjeu est de taille : empêcher une aggravation de la crise alors que l’insécurité continue de sévir dans plusieurs départements de cette région déjà meurtrie.
En attendant une réponse gouvernementale à la hauteur des défis posés, le REPAC et ses partenaires mettent tout en œuvre pour accompagner les populations, renforcer les capacités locales et promouvoir des solutions innovantes qui pourront redonner espoir aux agriculteurs et aux communautés de l’Extrême-Nord.