Ils n’excluent pas l’éventualité de paralyser le 3ᵉ trimestre si le Gouvernement ne tient pas ses engagements.
Le gouvernement peut pousser un léger un soupir de soulagement. Confronté depuis plus d’un mois à la complexe équation des enseignants en colère et qui ont déposé la craie pour le faire savoir, il a enfin pu les convaincre à se revenir à de meilleurs sentiments. Depuis lundi 28 mars 2022, les enseignants fonctionnaires dispensent à nouveau les savoirs. Ceci est en effet la résultante de quelques avancées constatées.
« Certains parmi nous qui travaillent depuis plusieurs années sans salaire ont pour la première fois perçu leur dû. D’autres qui étaient jusque-là soumis au régime des 2/3 ont pour la première reçu l’intégralité de leur salaire », confirme un enseignant en service dans un lycée de la ville de Yaoundé. Si ce dernier salue l’effort consenti par le Gouvernement, il le trouve cependant insignifiant compte de la flopée de leurs revendications. « On a fait savoir que le problème des enseignants était résolu. Je dis non ! Il faut éviter cette manipulation. Ce qui a été fait concerne seulement ceux qui depuis qu’ils travaillent ne percevaient rien ou ne touchaient pas l’intégralité de leur salaire. Nous les plus anciens par exemple ne sommes pas concernés. Or nous avions aussi des revendications. Elles portaient notamment sur les avancements, la révision du statut de l’enseignement, le paiement de plusieurs autres indemnités… », poursuit-il. « Ce que le Gouvernement a fait s’apparente à une situation où le locataire qui vit dans une maison depuis longtemps n’a jamais payé le montant convenu avant qu’il n’intègre la maison. Et que quand le bailleur décide de l’expulser, il paie pour la première fois l’intégralité d’un mois de loyer », caricature un autre enseignant en service dans la ville de Bafoussam.
Ce retour en classe, d’après quelques enseignants ayant une bonne ancienneté dans le corps, est beaucoup plus pour se montrer solidaires de leurs jeunes collègues qui pour la première fois ont touché la sueur leur front. De la suite réservée au traitement de leurs revendications restantes précisent-ils, dépendra la suite à accorder au mouvement ‘’On a trop souffert’’ (Ots) lancé en février dernier. « Le Gouvernement peut croire qu’il a réussi à nous berner comme par le passé. Mais nous n’avons pas abandonné. Puisque les revendications pour lesquelles les réponses sont encoure attendues sont même les plus importantes. Si on ne paie pas les rappels et apportent des solutions à tous nos problèmes, nous allons revenir à la charge », annonce une nos sources dans le corps enseignant. Cette fois-là, en fonction de la démarche projetée, les conséquences pourraient être suicidaires pour l’année scolaires 2021-2022. « Dès le mois d’avril, nous allons observer les changements sur notre situation. En fonction de ce qui sera fait, nous saurons comment procéder. Si nous avons tout notre argent, nous allons reprendre le travail normalement. Si nous avons un peu, nous allons enseigner un peu. Nous n’allons plus fournir des efforts surnaturels comme le fait de se tenir debout toute la journée pour dispenser les cours. Et pour les examens, nous n’allons ni surveiller, ni corriger. S’il n’y a rien, le mouvement reprendra sa forme de départ », révèle cet enseignant.
Après le calme, reviendra la tempête ?