Georgette Nathalie Melekol, la nouvelle directrice de l’Ecole Publique d’Agriculture de Binguela ( EPAP) est accusée de népotisme, favoritisme, détournement, tribalisme et abus de pouvoir par une partie du personnel en service au sein de cet établissement d’agriculture. Dès accusations qu’elle réfute.
Une poudrière est installée à Binguela dans l’arrondissement de la Mefou et Akono. Longtemps reconnue pour la qualité de sa formation, l’Ecole Publique d’Agriculture de Binguela ( EPAP) fait l’objet désormais d’une interminable guerre entre madame Georgette Nathalie Melekol, nouvelle directrice de cette école et certains employés de la-dite société.
La nouvelle directrice est notamment accusée de gérer l’Ecole Publique d’Agriculture de Binguela ( EPAP), comme une épicerie. Entre abus de pouvoir, licenciement abusif, intimidations, certains personnels en service à l’EPAP n’en peuvent plus.
Tenez par exemple, en quelques mois seulement de gestion, la nouvelle directrice a licencié une dizaine d’employés. Curiosité, le personnel licencié partage en commun le fait qu’il est originaire de la Mefou et Akono. Aurait -t-elle un problème particulier avec les autochtones ? Difficile à dire, ce que l’on sait c’est que parmi les personnes chassées, on compte : monsieur Abougou, le chef service de la comptabilité, monsieur Abeng, conducteur de tracteur, Foe Mballa, Nguini Fouda, Nkodo Essomba, et Zogo, contrôleur de gestion entre autres.
Selon nos sources, ces personnes auraient été mises à la porte sans véritables raisons. ” La nouvelle directrice est venue avec ses allures de dictateur et affirme à qui veut l”entendre que c’est elle la patronne de l’école, elle fait ce qu’elle veut et n’a de compte à rendre à personne. Comme exemple palpable, à cause d’un malentendu au cours d’une réunion, cette dernière avait d’ailleurs décidé de mettre certains personnels en congé technique, sans manquer de les narguer. ” Comme vous n’avez rien à faire, je vais d’abord vous mettre en congés technique, et chacun va réfléchir sur son cas… Nous sommes 140 quand janvier commence,on ne sera plus 140. Allez écrire à tous les ministres. Allez même écrire au président de la République, au gouverneur, aux gens du Rdpc (moi-même je suis du Rdpc), aux députés, aux maires. Quand ceux là vont venir ici, je vais leur dire, avec tout le respect que je vous dois, allez m’attendre dans votre bureau…Si ceux que vous allez voire là vous aiment trop qu’ils attendent que je vois chasse et il vous recrutent. Les ministres que vous allez voir ont des départements ministériels, qu’ils vous recrutent là-bas, même les députés ont un fonds pour la gestion des projets qu’ils vous recrutent là-bas. Ici c’est moi”, a-t-elle affirmé dans un audio dont nous tenons copie.
Il n’y a pas que les personnes licenciées qui souffrent le martyre avec celle qu’il est désormais convenu d’appeler “l’intransigeante Margaret Thatcher de Binguela”. En plus des licenciements d’autres personnels ( une dizaine) ont aussi été retrogradés. Citons : Amougou Amougou Idriss et Atedzoe Ngono, Mbarga Ngaminkoulou, chefs de service; Bessala Bibie , Essomba et Nkodo Yann, chefs de département ; Kolo Mbida ,cadre contractuel; Mengue Amie, ( poussé à la démission); Nkodo Anicet et Onana Olinga, privés de salaire.
Recrutement de ses proches
A côté de ce véritable chemin de crois que vivent les autochtones de la Mefou et Akono dans leur propre département, la nouvelle directrice de l’Epap est en train de créer une entreprise familiale, avec des recrutements qui ne tiennent compte que d’un seul critère : l’appartenance à son clan. Depuis son arrivée, la nouvelle directrice a recruté pas moins de 30 personne de sa famille. Citons: ses frères : Abanda Nyam José , Akono Essimbi Romaric, Doumba Bertoua, Mbombe Dobil; ses soeurs: Abo Flore, Ataboe Grâce; Eyenga Ntsama, Miassouke, Miazatom, Mimdoumbe Béatrice, Ondoa Madeleine, Manga Wam; ses neveux et nièces : Njessa Mindjoss, Akanda Nathalie Irène, ses belles sœurs, tantes, oncles et amie d’enfance pour ne citer que ceux figurant sur la liste dont nous tenons copie.
Au sein de l’opinion on se demande comment un manager d’une entreprise d’Etat peut se livrer à une gestion aussi calamiteuse. “Elle va jusqu’à chasser les agents d’entretien autochtones, pour recruter ceux de sa famille, qui n’habitent pas la localité. Pourtant l’on sait qu’il est d’usage que les emplois comme agent d’entretien et toutes les tâches subalternes reviennent en priorité aux autochtones”, s’exclame un retraité de la société.
Aux sources du népotisme
Comme rien ne se fait au hasard, l’on apprend de sources sûres que la nouvelle directrice de l’Ecole Publique d’Agriculture de Binguela, n’est rien d’autres qu’un pur produit du clan Nanga- Région de l’Est et que comme la plupart des produits de ce clan, son seul fait d’armes est qu’elle est l’épouse d’un colonel en service à la présidence de la République et ami proche de Ferdinand Ngoh Ngoh, Joseph Le, Oswald Baboke, le directeur adjoint du cabinet civil à la présidence de la République.
La dame elle même serait une proche parente du président de la chambre d’agriculture qui l’a d’ailleurs parachuté à ce poste , sans aucun mérite et qui lui garantit immunité.
Elle n’hésite pas d’ailleurs de le dire à qui veut l’entendre qu’elle intouchable et bien “protégée par le pouvoir en place et surtout par ceux que ses proches appellent ses mentors à Présidence de la République: Osvald BABOKE, Simon Pierre BIKELE et le SGPR Ferdinand NGOH NGOH “
C’est pourquoi après plus d’un an à la tête de l’Epap , le bilan de cette dame démontre plutôt que l’école de Binguela a amorcé une mise à mort lente et irréversible. “
Aucune amélioration des conditions de travail, refus de paiement des primes d’ancienneté, aucun avancement de carrière”, pourtant l’etat ne ménage aucun moyen pour améliorer les conditions de travail dans cette école. On apprend que cette année l’école a bénéficié d’une subvention supplémentaires de 200 millions de FCFA. Pour porter à 800 millions de francs CFA, la subvention totale dédiée à cette école de formation.
Au delà de tous ces faits qui témoignent à suffire de l’etat de décrépitude managériale à l’Epap, on apprend aussi que désormais les marchés publics dans cette école sont passés sans appel d’offre. Le dernier exemple en date est celui de l’achat d’un bus deuxième main, qui a été livré à l’école au prix du neuf. Selon nos sources, le bus a été acquis sans aucun respect des normes en matière de marchés publics. Et sur la page officielle Facebook”EPABOFFICIEL” , l’on a été surpris de voir que ce bus a été inauguré par le Président de la CAPEF en même temps président du conseil de gestion de l’EPAB.
Il est désormais clair au regard de toutes ses frasques que madame Georgette Nathalie Melekol jouit d’une impopularité notoire à l’Epap laquelle ne peut favoriser la bonne gestion de cette école. D’ailleurs malgré toutes les tractations qu’elle a menées et après avoir mis la pression aux personnels pour l’élection des délégués du personnel, sa liste vient de perdre les élections.
De son côté , le top management de l’EPAP balaie du revers de la main “toutes ces accusations aux allures de chantage”. Elle dit avoir démantelé des réseaux de surfacturation, ce qui ne plaît pas à certains qui étaient trempés dans ces réseaux. “Le véritable problème c’est que j’arrive ici on me dit que pour cultiver un hectare c’est un million, pourtant la contre-expertise me dit que c’est 100.000 FCFA. Pourtant c’est nous qui sommes censés former les agriculteurs”, dit-elle dans un audio à notre disposition.
Albert Atangana