Depuis l’annonce du décès de Bernard Ndongo Essomba, les deux élites politiques de la Lekie se disputent l’organisation des obsèques. Après plusieurs initiatives de Benoit Ndong Soumhet, Henri Eyebe Ayissi vient de frapper un nouveau coup.
Les obsèques de Bernard Ndongo Essomba, le défunt président du groupe parlementaire du Rdpc font l’objet des nuits des longs couteaux politiques. C’est que Benoit Ndong Soumhet, ministre chargé des missions à la présidence de la République et Henri Eyebe Ayissi ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf) et par ailleurs chef de la délégation permanente départementale du RDPC dans la Lékié, ne s’accordent pas sur celui qui doit présider le comité d’organisation des obsèques de cette Elite politique.
Selon les usages, c’est le patron politique du département qui coordonne les obsèques d’un cadre du RDPC décédé. Donc de plein droit, cette charge revenait à Henri Eyebe Ayissi, qui est jusqu’ici chef de la délégation permanente départementale du RDPC dans la Lékié. Sauf que le poste de président du comité d’organisation des obsèques est revenu à Benoît Ndong Soumhet, avec le consentement de la famille du défunt.
Après plusieurs actions menées par Ndong Soumhet et qui ont été vu par certains comme une bravade envers Eyebe Ayissi, le patron politique du Rdpc dans la Lekie qui est par ailleurs président du Comité départemental de mobilisation des élites et forces vives de la Lékié (Codemefv–Lékié) a décidé de prendre sa revanche.
Dans un communiqué datant du 4 avril, le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf) a convoqué une rencontre relative aux obsèques de Bernard Ndongo Essomba. Celle-ci sera consacrée au « partage de l’information et d’échange sur les modalités de contribution et de participation de la Lékié aux obsèques du patriarche (…) Jean Bernard Ndongo Essomba », apprend-on du communiqué.
Avec la convocation de cette réunion, il n’est aucun doute pour certains observateurs qu’Henri Eyebe Ayissi tente de reprendre de force l’organisation des obsèques, malgré l’opposition de la famille du défunt. Le Mindcaf tente d’ailleurs d’utiliser tous les subterfuges pour rendre crédible sa réunion. Il annonce la présence d’un des fils du défunt à cette réunion, ainsi que la présence de Luc Ndjodo, le procureur général de la Cour suprême, l’autre co-président d’honneur du Codemefv–Lékié.
Cette situation n’est que la face visible d’un combat politique qui couve depuis des années entre les deux personnalités. Celui-ci est d’ailleurs très loin de dire son dernier mot.
Albert Atangana