L’enseignant-chercheur, qui a récemment fait parler de lui grâce à ses proches attestant de la possibilité de produire le blé au Cameroun, pense déjà à la prochaine saison agricole.
Vous avez démontré à partir des résultats de vos recherches que la culture du blé est possible au Cameroun. Avez-vous l’impression que les pouvoirs publics prennent réellement cela au sérieux ?
En quelque sorte oui, car j’ai été invité à des réunions par certains ministères pour contribuer à faire de la production de blé une réalité au Cameroun. J’ai eu une séance de travail avec le Ministre de l’Économie, de la planification du territoire (Minepat) et la Chambre d’agriculture. Ils ont exprimé le désir de s’engager dans la production de blé, Cependant depuis notre rencontre, je n’ai plus entendu parler d’eux, donc je ne connais vraiment pas la stratégie qu’ils souhaitent mettre en place pour la production de blé. Je fais également partie de l’équipe formée par l’académie des sciences du Cameroun pour sensibiliser le gouvernement sur la production de blé au Cameroun. De plus, j’ai eu une séance de travail avec le Maire de Fongo-Tongo. Il est très disposé à promouvoir la culture du blé dans l’ensemble du département de la Menoua à condition qu’il puisse obtenir un soutien financier adéquat. Actuellement, le Délégué de l’agriculture du département de la Menoua a ouvert une liste pour enregistrer les agriculteurs désireux de participer à la production de blé cette saison. Jusqu’à présent, il y a environ 100 agriculteurs prêts à cultiver du blé sur une superficie de plus de 60 d’hectares. Cela nécessiterait environ 9 tonnes de semences. Beaucoup d’autres personnes ont manifesté leur intérêt pour la culture du blé, un exemple est M. Jean Atangana de l’Italie qui m’a appelé il y a quelques jours pour exprimer son souhait de cultiver du blé à grande échelle à Wasande avec mon aide.
Au moment où la crise du blé persiste, quelle quantité pensez-vous avoir la capacité de produire lors de la prochaine saison favorable à cette culture si vous aviez les moyens ?
Nous devrions pouvoir produire au moins 300 tonnes dans le département de la Menoua si les agriculteurs enregistrés reçoivent les intrants nécessaires.
Vous avez été reçu aussi bien par le Minépat que par la Chambre d’agriculture. Sur quoi ont porté les échanges et qu’est-ce que ces institutions attendaient de vous ?
Au Minépat, nous étions un groupe de producteurs de blé et de chercheurs invités à présenter l’état de l’art de la production de blé au Cameroun. Nos informations comprenaient le potentiel de rendement des différentes zones et systèmes de culture. Je n’ai pas encore eu de retour après la réunion. Dans les Chambres d’Agriculture, les participants étaient moi-même, le Délégué d’Agriculture de la Menoua et un Agronome spécialisé dans la production de semences comme personnes-ressources ; le Président des Chambres et ses collaborateurs. Le président a exprimé son souhait de voir la culture du blé dans toutes les zones agroécologiques appropriées du Cameroun. Nous lui avons fourni des informations sur ce qui était présent et ce qui était nécessaire pour atteindre les objectifs. Nous attendons également toujours les retours.
Au-delà de vous recevoir, qu’est-ce qui empêche ces institutions à aller plus loin, à être concrètes ?
J’espère que les différents acteurs sont sérieux et réagiront rapidement. Je suis disposé à participer à l’amélioration de la production de blé dans le pays à condition que l’assistance nécessaire soit mise à disposition.
En attendant l’appui éventuel de l’Etat et d’autres partenaires, qu’avez-vous entrepris pour continuer à produire du blé ?
La culture du blé fait partie de mes activités depuis de nombreuses années et j’aime mon métier. J’ai l’intention d’augmenter la superficie de ma production cette année en raison de l’importance actuellement accordée à la culture et de la nécessité d’attirer beaucoup plus d’agriculteurs. De plus, j’ai reçu de nombreuses variétés de blé du Dr Ngonkeu Eddy du Ministère de la Recherche pour réaliser des tests d’adaptabilité dans les différentes zones agroécologiques du Cameroun. Si j’ai le soutien nécessaire, je serai en mesure d’identifier des variétés adaptées aux différentes zones du pays. Si aucun support n’est disponible, j’utiliserai mes maigres moyens pour faire du mieux que je peux.
Ce blé cultivé dans le Département de la Menoua est-il de bonne qualité comparé à celui qui est importé ?
La variété de blé cultivée dans le département de la Menoua, qui est la même que celle cultivée dans la région du Nord-Ouest, est de qualité supérieure lorsqu’elle est utilisée comme aliment ou fourrage.
Est-ce possible pour le Cameroun de devenir exportateur de blé ? Que doivent faire les pouvoirs les publics ?
Je suis sûr que le Cameroun peut devenir exportateur de la culture comme de nombreuses autres cultures adaptées aux mêmes conditions agroécologiques. Tout ce qu’il faut, c’est l’engagement.
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