Après une concertation entre le Ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana et le Syndicat Patronal des Boulangers du Cameroun, cette semaine, les deux parties ont finalement consenti à une baisse de 150 F à 135 F sur le pain de 200g. Une entente qui ne va rien changer puisque d’autres réalités du marché vont prendre le dessus.
Luc Magloire Mbarga Atangana vient de frapper un coup d’épée fort dans l’eau. La concertation qu’il a tenu cette semaine avec le Syndicat Patronal des Boulangers du Cameroun, a visiblement accouché d’une souris, si on s’en tient à l’énergie qu’avait déployé le ministre du commerce après avoir reçu une correspondance des Boulangers annonçant une baisse du prix de 150 F à 140 F.
A cette occasion , le Ministre du Commerce avait estimé que cette diminution n’était pas suffisante par rapport à la baisse proportionnelle du prix de la farine, un ingrédient essentiel dans la fabrication du pain. Chose normale pour les observateurs qui avait félicité la démarche du ministre qui convoquait le lendemain même une une réunion de concertation dans la Salle de Conférences du Ministère du Commerce, en présence des associations de défense des droits des consommateurs.
Sauf que, l’on apprend de la cellule de communication du ministère du Commerce que suite à “des débats intenses qui ont duré près de 3 heures, toutes les parties ont finalement trouvé un accord, fixant le prix du pain à 135 F pour la baguette de 200 grammes”. La même cellule a ajouté que “cette réduction de 15 F s’appliquera à tous les types de pain, garantissant ainsi une diminution équitable pour tous les consommateurs” . Lors de la concertation , le Ministre a souligné que cette décision était applicable pour une période transitoire de deux mois, en attendant une évaluation ultérieure qui pourrait conduire à une baisse plus significative”.
Pour garantir le respect de cet accord, Luc Magloire Mbarga Atangana a donné des instructions strictes à tous les services de contrôle relevant de son ministère, afin de s’assurer de l’application effective du prix convenu lors des discussions. Un renforcement du contrôle du poids du pain est également prévu pour garantir la qualité et la quantité du produit offert aux consommateurs.
Malgré cette relative volonté du ministre du Commerce à lutter contre la vie chère, certains observateurs restent ferme. Ils pensent que l’Etat ménage les professionnels de l’industrie du pain au détriment des consommateurs. La réalité étant que , d’après ce que le ministre du Commerce a lui-même affirmé, la baisse de 15 f par pain ne représente rien par rapport aux baisses des prix de la matière première qui entre dans la fabrication du pain.
En plus de cela, le Cameroun fait face depuis plusieurs années à la rareté des pièces de monnaie. Il est difficile voire impossible que les boutiquiers trouvent les pièces de monnaie pour rembourser à tous leurs clients.
Bien plus les petites pièces de 10 f et 5 f ne circulent pas dans les marchés au Cameroun depuis plusieurs années. Ce n’est pas avec la baisse annoncée du prix du pain qu’elles seront de retour. Pour le journaliste William Bayiha, “Il faudra acheter au moins 100 pains pour trouver la monnaie les temps-ci.
Les pièces de moins de 100 francs sont rares.”
Cette affaire pour certains n’est rien d’autres qu’une preuve de plus que le gouvernement semble ne plus avoir des solutions concrètes pour améliorer le quotidien des citoyens en leur permettant d’accéder à des produits essentiels à des prix abordables.
Le Ministre du Commerce continue de jacasser en faisant croire qu’il plaide en faveur de l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Mais la réalité est contraire, le panier de la ménagère s’amenuise de plus en plus et les pauvres citoyens ne savent plus à quel saint se vouer.
Albert Atangana