Le Zhejiang FC a choisi de disputer son match de championnat chinois mercredi 17 avril 2025, quelques heures après le décès de son attaquant gabonais Aaron Boupendza, retrouvé mort après une chute du 11ᵉ étage. Les célébrations d’un but par l’équipe et l’absence de report de la rencontre ont provoqué une vague d’indignation, malgré un hommage rendu aux supporters après la rencontre.
Aaron Boupendza, ancien joueur des Girondins de Bordeaux et international gabonais (35 sélections), est décédé dans la matinée du 17 avril à Hangzhou, selon un communiqué des autorités locales. La police a écarté « toute piste criminelle » après examen des images de vidéosurveillance et des témoignages. Malgré ce drame, le Zhejiang FC a décidé de maintenir son match face au Meizhou Hakka, prévu le même jour en Chinese Super League.
La rencontre, soldée par un nul 2-2, a été marquée par des scènes choquantes pour de nombreux observateurs : les joueurs du Zhejiang FC ont célébré un but, levant les bras vers les tribunes. Une vidéo de ces réjouissances, partagée massivement sur les réseaux sociaux, a déclenché des critiques, jugées « inappropriées » en contexte de deuil.
Après la rencontre, joueurs et staff se sont dirigés vers les supporters pour un hommage improvisé. Ces derniers ont scandé le nom de Boupendza, brandi son maillot et agité les lumières de leurs téléphones. Le capitaine Cheng Jin, visiblement ému, a refusé de commenter le match lors d’une interview : « Je n’ai vraiment rien à dire », a-t-il lâché. L’entraîneur espagnol Raul Caneda a renchéri : « Le football n’a pas sa place dans un tel contexte ».
Âgé de 28 ans, Boupendza avait rejoint le Zhejiang FC en janvier 2025 après un parcours entre la France (Bordeaux, Pau, Tours), la Turquie, le Qatar, les États-Unis et la Roumanie. Bien que n’ayant jamais joué en équipe première à Bordeaux, il était une figure respectée, notamment pour ses huit buts en sélection gabonaise.
Cette façon de faire n’est pas propre au championnat chinois, en ce qui concerne les morts tragiques des joueurs africains dans les stades et même en dehors. On se rappelle en 2003, que la finale de la coupe des confédérations qui opposait le Cameroun à la France, s’est tenue à la date arrêtée, alors que le milieu de terrain des lions indomptables Marc Vivian Foe, avait perdu la vie en demi-finale pendant le match contre la Colombie. Plusieurs autres cas similaires sont à déplorer, pourtant on a vu récemment, le match de championnat espagnol entre le FC Barcelone et Osasuna avait été reporté alors que le club catalan avait perdu son médecin. On se demande si la disparition des athlètes africains importe les championnats occidentaux.
GN
