Nommée il y a quelques jours au poste de présidente du Comité de Gestion de l’École d’Agriculture et d’Élevage de Kouoptamo, par le président de la Chambre d’Agriculture, la sénatrice a décliné la nomination, faisant croire que son calendrier était chargé, pourtant les véritables raisons sont ailleurs.
Aux yeux de plusieurs camerounais, Françoise Puene alias « Mami Nyanga » passe pour être un exemple. C’est que la sénatrice a annoncé qu’elle déclinait une nomination, il y a quelques jours. Dans une correspondance adressée le 22 mai dernier au président de la Chambre d’agriculture et d’élevage, la sénatrice écrit : « faisant suite à votre décision du 21 mai, me nommant au poste de présidente du Comité de Gestion de l’École d’Agriculture et d’Élevage de Kouoptamo pour la région de l’Ouest…. Cependant au vu de mes différentes fonctions, je ne peux pas honorer de façon efficiente aux exigences de ce poste, par conséquent je refuse », lit-on dans la lettre.
Françoise Puene répondait ainsi à une décision de nomination prise le 21 mai dernier par Martin Mindjos Momeny, le président de la Chambre d’agriculture, des pêches, d’élevage et des forets (Capef).
Ignorance et ruse
Dans le chapitre du Code électoral traitant des conditions d’éligibilités et des incompatibilités des sénateurs, l’article 221, indique que « les autres conditions d’éligibilité et les incompatibilités sont les mêmes que celles fixées par les articles 156 à 163 ci-dessus ».
Selon l’article 162, alinéa 1 du Code électoral, il est clairement écrit : « le mandat de député et sénateur NDLR est également incompatible avec les fonctions de maire, de délégué du Gouvernement auprès d’une communauté urbaine, de président du conseil régional, avec toute fonction publique non élective et avec les fonctions de président de chambre consulaire, de président du
conseil d’administration ou de statut de salarié dans un établissement public ou une entreprise du secteur public et parapublic ».
Et l’article 163, alinéa 1 du même code précise que « l’accession à l’une des fonctions visées à l’article 162 ci-dessus entraîne la vacance du poste de député/ sénateur NDLR »
Si Martin Mindjos Momeny, le président de la Chambre d’agriculture, des pêches, d’élevage et des forets (Capef) a nommé Françoise Puene par ignorance des dispositions du Code électoral et du règlement intérieur du Senat, la sénatrice, de son côté semble avoir usé de la ruse pour se faire bonne figure auprès de l’opinion. « Françoise Puene aurait tout simplement dit dans sa lettre que la loi ne lui autorise pas à occuper une fonction publique non élective. Mais elle a plutôt mis en avant le fait que ses différentes fonctions ne lui permettent pas d’honorer de façon efficiente aux obligations de ce poste », commente un internaute. Il ajoute : « on peut comprendre que le président de la chambre d’agriculture ne connaisse pas les dispositions du Code électoral, mais il est très difficile à croire que Françoise Puene ou alors un de ses multiples conseillers les ignorent ».
Histoire des démissions
On se rappelle qu’après l’élection sénatoriale de 2018, plusieurs sénateurs avaient démissionné de leurs différentes fonctions pour revêtir l’écharpe de sénateur, conformément à la loi. Parmi eux, Aboubakary Abdouaye, PCA de la Mission D’aménagement d’étude des terrains Urbains et Ruraux (maetur) et du comité de gestion FAO/PAM ; Charles Sale, PCA de l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (hgpoy) ; Ze Nguele René, PCA de l‘Institut de Recherche Agronomique pour le Développement (IRAD) ; Fon Mukete Esemingsongo victor, PCA de Cameroon Telecommunications (camtel) ; Paul Hamadou, PCA de Cameroon Publi Expansion (CPE) ; Cavin Zang Oyono, DGA de la Cameroon Oil Transpotation Company (COTCO).