Au sein des différents partis politiques, le report des élections occupe les esprits des militants de l’opposition en général, et ceux de l’Extrême-Nord en particulier. Chacun a sa manière de voir les choses et de donner son avis. Pour mieux comprendre ces réactions, nous sommes allés à la rencontre de quelques hommes politiques. Voici leurs réactions.
(Réaction du Dr Boucher Jean Pierre, Secrétaire de la Fédération Régionale MRC de l’Extrême-Nord)
“La prorogation des mandats des députés et des conseillers municipaux ne me surprend pas. Le parti au pouvoir et le régime en place sont habitués à manipuler le calendrier électoral en violation des règles, profitant de leur majorité.
Ils vont probablement prolonger ces mandats une deuxième fois pour leur permettre de réaliser quelques projets mineurs afin de tromper la population. Il y a également une intention claire de vouloir bloquer certaines candidatures. Mais cela ne nous arrêtera pas, car la loi est claire : il y a plusieurs moyens de se présenter à l’élection présidentielle au Cameroun. Ce n’est pas un ministre qui décide de la loi, mais bien le système judiciaire qui doit l’appliquer.
Pour ma part, j’appelle les Camerounais à rester concentrés et à continuer de s’inscrire sur les listes électorales. Nous devons remercier ce régime moribond et sans bilan, car il nous donne encore du temps pour inscrire davantage de Camerounais. Nous sommes déjà 8 millions d’inscrits, et peut-être qu’en un an nous atteindrons 9 millions, voire 10 millions d’inscrits, consolidant ainsi notre démocratie par une participation accrue aux élections. Merci.”
(Réaction de Kodi Wandala, Conseiller Régional UNDP, Mayo Tsanaga)
“Depuis presque un mois, il y a des rumeurs selon lesquelles les élections municipales et législatives pourraient être reportées pour privilégier les élections présidentielles. Cela ne dérange personne car c’est le scénario habituel; cela fait trois ans que les mêmes scénaristes sont à l’œuvre. Quant à moi, rien ne doit changer. Nous étions bien préparés pour que les élections de 2025 puissent se dérouler car nous avions un avantage global dans l’ensemble de la région de l’Extrême-Nord.
Cependant, comme nous ne pouvons pas être au-dessus de la décision suprême, nous attendons simplement le moment venu. Je crois que dans tout cela, la sérénité est de mise. Cela nous donne également un peu plus de temps pour corriger les petites erreurs qui subsistent sur le terrain. Sinon, même si les élections avaient lieu aujourd’hui, nous n’avons pas peur. C’est mon opinion générale en tant qu’homme politique. Merci.”
(Réaction de Hamadou Alhadji, Militant SDF)
“Nous sommes devenus les sans-papiers dans notre propre pays. On nous frappe et on nous empêche de pleurer. Ce n’est pas étonnant que la date des élections soit repoussée. Ils savent qu’ils n’ont rien fait à part plonger ce pays dans le chaos, donc ils peuvent repousser la date même de 10 ans encore. Mais une chose est sûre : quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finira par apparaître.”
Ces témoignages reflètent les diverses préoccupations et espoirs des acteurs politiques face à un contexte électoral en constante évolution. La prorogation des mandats continue de susciter des débats intenses au sein de la société camerounaise.