Pour le célèbre chef traditionnel, le désir de chaque leader de l’opposition d’occuper le fauteuil tant convoité, compromet sérieusement l’avènement d’un nouveau régime.
Les initiatives des partis politiques de l’opposition de mener front commun contre le pouvoir en place sont assez nombreuses. Mais le constant implacable est qu’aucune n’a jamais abouti au résultat escompté.
Loin de considérer les manœuvres du régime en place et autres facteurs souvent mis en avant par ces acteurs de l’opposition pour justifier leurs multiples échecs, comme les seules causes, SM Jean Rameau Sokoudjou pense que cela est beaucoup plus le fait de l’égoïsme qui subsiste entre eux. «Pour chacun, la fauteuil de Président doit lui revenir s’il y a alternance », regrette-t-il. Pourtant selon le monarque qui s’apprête à célébrer ses 70 ans de trône, l’alternative la plus faisable consisterait pour ces opposants de définir préalablement un protocole ferme. Signé de tous les acteurs, ce protocole devrait clairement ressortir que le candidat unique de l’opposition, en cas de victoire serait considéré comme un président de transition. Une fois aux affaires, ce dernier aurait pour mission prioritaire de baliser le chemin en vue de l’organisation d’une élection transparente, juste et crédible à laquelle il ne sera pas candidat. Dans baliser le chemin, il voit notamment la réforme consensuelle du code électoral en y intégrant tous les éléments pertinents qui jusque-là, semblent redoutés par le régime actuel ; la création d’un véritable organe indépendant pour piloter les opérations électorales ; ainsi que la restructuration du Conseil constitutionnel. Au terme du processus de transition précise-t-il, chaque leader retournerait au sein de sa formation politique y compris le président de la transition (s’il le souhaite) pour préparer les futures échéances électorales.
Le ‘’fo’o’’ est convaincu qu’en parvenant à un tel protocole, l’opposition réussira surtout à susciter l’intérêt des populations sur les questions d’élection. Il est à noter que Paul Biya, l’actuel président de la République du Cameroun, a été réélu en 2018 avec seulement 2 521 934 voix pour une population estimées à environ 25 millions. Un intérêt réel des populations, relève SM Sokoudjou, réduirait considérablement les possibilités de tripatouillages.
Si cette option n’a jamais été expérimentée, ce n’est pas parce que les leaders politiques de l’opposition n’en sont pas informés. « Chaque fois qu’ils sont venus me voir, c’est ce que je leur ai dit. Mais pourquoi n’ont-ils jamais essayé cela ? C’est parce que c’est chacun qui veut être Chef de l’Etat », révèle le charismatique chef traditionnel.
En déconseillant vivement la voie insurrectionnelle qui couterait des vies inutilement, il suggère aux leaders de l’opposition, de mieux penser leurs stratégies pour affronter un mastodonte comme le parti au pouvoir, mais en intégrant d’office que les aventures solitaires, ont de très faibles chances de conduire à l’alternance au sommet de l’Etat du Cameroun.