Plusieurs camerounais se sont réunis ce jour devant l’ambassade du Gabon à Paris pour dénoncer « l’extradition illégale » de Ramon Cotta, un activiste camerounais arrêté au Gabon et remis aux autorités de Yaoundé.
Plusieurs dizaines de Camerounais ont fait foule ce jour devant l’ambassade du Gabon à Paris. La manifestation qui a commencé quelques heures avant midi avait pour but de dénoncer l’extradition illégale de l’activiste Ramon Cotta et d’exiger sa libération immédiate. Sur certaines pancartes, on pouvait lire : « Oligui Nguema dictateur », ou encore « un activiste n’est pas un terroriste », pendant que la foule scandait : « « libérez Ramon Cotta ».
Activiste anti-Biya, Ramon Cotta avait été arrêté dimanche dernier à Libreville par des hommes en noir, avant d’être remis à la police camerounaise. Au cours de son passage entre les mains des sbires des deux pays, le jeune activiste qui menait ses activités commerciales au Gabon a été torturé au point où il s’est retrouvé interné à l’hôpital dans un état critique.
Le MRC a dénoncé une extradition illégale, expliquant que « l’article 4 de l’Accord d’Extradition du 28 Janvier 2004 entre les Etats membres de la CEMAC dispose que «1. L’extradition n’est accordée que si l’infraction pour laquelle elle est demandée est considérée par la partie requise comme une infraction n’entrant pas dans le champ des infractions prévues par sa loi pénale. La même règle s’applique si la partie requise a des raisons sérieuses de croire que la demande d’extradition motivée par une infraction de droit commun est présentée aux fins de poursuivre ou de punir un individu pour des considérations de race, de religion, de nationalité ou d’opinions politiques ou que la situation de cet individu risque d’être aggravée pour l’une ou l’autre de ces raisons ».
Avant sa disparition Ramon Cotta avait vivement critiqué l’augmentation des frais consulaires à l’ambassade du Cameroun au Gabon. Plusieurs observateurs voyaient donc la main de l’ambassadrice du Cameroun au Gabon.
Albert Atangana