Les Camerounais restent rongés par la flambée des prix des produits de première nécessité. Depuis la pandémie à coronavirus, les denrées comme l’huile végétale, l’huile de palme, la tomate, les engrais, le riz, le poisson, etc connaissent une hausse des prix inédite.
Cette situation est aggravée par la guerre actuelle entre la Russie et l’Ukraine. Premier producteur mondial de blé et fournisseur de nombreux pays, la Russie a drastiquement limité ses exportations. Du coup les pays qui en dépendent sont en difficulté. Entre autres pays le Cameroun qui y prend 40% de sa demande
Le pays ne produit pas de blé et importe chaque année environ 900 mille tonnes de cette denrée. La conséquence de cette dépendance a été la hausse récente du prix de la farine et finalement du prix de la baguette de pain. Elle est passée de 125 à 150 Francs CFA.
Que fait le Gouvernement Camerounais ?
En effet la survenue des évènements extérieurs qui affectent la consommation au Cameroun est simplement un facteur aggravant d’une situation déjà assez grave. Le pays vit essentiellement des importations. Y compris pour des produits comme le Riz, le maïs, le poisson, la viande, le blé dont les possibilités de culture sont pourtant immenses selon les experts.
Vivement critiqué pour son indolence face à l’envolée des prix sur le marché, le ministre du Commerce a récemment demandé aux camerounais de se “débrouiller”. Luc Magloire Mbarga ATANGANA a suggéré à ses compatriotes de “s’adapter à cette nouvelle donne” mais aussi d’acheter en groupe pour subir au minimum la hausse des prix. Une sortie qui a eu le mérite de soulever l’opinion publique contre le membre du Gouvernement dans un pays où le train de vie de l’État est princier.
Plusieurs analystes ont rappelé que parmi les attributions du ministère du Commerce, il y a entre autres la création de stock de réserves pour aider les consommateurs en période de crise, mais aussi que cette administration est censée proposer au Gouvernement des mesures pour lutter contre l’inflation.
Hier en conseil de cabinet du mois de mars, son homologue de l’agriculture et du développement rural rappelait encore les chiffres dans un segment comme l’huile de ménage. La production nationale n’est que de 240 mille tonnes pour une demande de 400 mille tonnes. Dans le même temps, les pouvoirs publics qui ont pendant longtemps vendu l’idée d’un soutien tous azimuts des producteurs locaux se complaisent à favoriser les importations des denrées de première nécessité.