Dans un contexte marqué par les menaces constantes de Boko Haram, les comités de vigilance, formés de volontaires issus des communautés locales, se révèlent indispensables pour assurer la sécurité dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Leur rôle s’articule autour de la collecte de renseignements, l’alerte rapide aux autorités et la dissuasion des infiltrations terroristes, grâce à leur parfaite connaissance du terrain et des dynamiques locales.
Ces citoyens engagés sont quotidiennement confrontés à des risques élevés. Leur collaboration avec les forces de sécurité fait d’eux des cibles privilégiées des groupes terroristes. En effet, les attaques sur leurs villages, les assassinats ciblés et les enlèvements sont monnaie courante. Ces actes visent à briser leur détermination et à saper leur collaboration avec les autorités, en particulier dans les zones rurales vulnérables
Malgré leur engagement, les comités de vigilance fonctionnent avec des ressources limitées. Ils disposent généralement de matériel de base, tel que des torches et des téléphones, mais manquent cruellement d’équipements de protection et de moyens pour faire face à des menaces armées sophistiquées. Leur statut de volontaires fait qu’ils ne bénéficient pas toujours d’un soutien financier ou moral adéquat de la part des autorités locales et centrales.

Outre les dangers sécuritaires, ces groupes font parfois face à une méfiance de leurs propres communautés. Des allégations de collusion avec Boko Haram ont entaché la réputation de certains membres, renforçant un climat de suspicion. Cette situation complique leur travail et remet en question leur efficacité dans certaines zones. Par ailleurs, la création de ces comités redéfinit les dynamiques de pouvoir au sein des villages, nécessitant un ajustement des rôles des autorités traditionnelles.
Alors qu’ils jouent un rôle central dans la lutte contre Boko Haram, les comités de vigilance ne peuvent constituer une solution durable. Pour maximiser leur efficacité, plusieurs mesures s’imposent :
Renforcement des capacités par des formations ciblées en gestion des menaces et en droits humains.
Soutien matériel et logistique accru, incluant des équipements de communication et de protection.
Encadrement institutionnel clair pour prévenir les abus et garantir leur crédibilité auprès des populations.
Enfin, une stratégie de sécurité intégrée et inclusive, incluant une coopération accrue entre l’État, les partenaires internationaux et les communautés locales, est essentielle pour réduire la dépendance à ces structures bénévoles et renforcer la stabilité régionale.
En dépit des défis, ces comités demeurent une ligne de défense essentielle contre les incursions terroristes, témoignant de la résilience et de la solidarité des populations de l’Extrême-Nord.