Le ministre des Affaires étrangères du Tchad a publié, dans la nuit du dimanche 30 au lundi 31 mai 2021, un communiqué dans lequel il accuse les forces armées centrafricaines d’avoir attaqué de manière « préméditée et planifiée » un poste avancé de l’armée tchadienne.
Ndjamena parle d’un militaire tué et de cinq autres kidnappés qui ont été par la suite, selon les termes du communiqué, froidement exécutés en territoire centrafricain. À Bangui, la présidence centrafricaine qui a réagi veut calmer le jeu et parle d’« incident malheureux ».
Tout est parti d’affrontements qui ont opposé dimanche matin les Faca, et leurs « alliés » russes, aux rebelles des 3R, près de la frontière entre les deux pays. Les rebelles centrafricains se sont ensuite repliés en territoire tchadien. Les forces armées centrafricaines et les paramilitaires russes se lancent alors à leur poursuite.
Des soldats tchadiens du poste avancé de Sourou se seraient interposés, expliquent des sources sécuritaires tchadiennes. Les Faca et leurs alliés russes, plus nombreux et mieux armés prennent le dessus, un militaire tchadien est tué et cinq autres sont faits prisonniers, selon un bilan officiel.
Le chef de la diplomatie tchadienne Chérif Mahamat Zene réfute ces explications de la RCA et accuse l’armée centrafricaine d’avoir exécuté froidement les cinq prisonniers. Il parle « de crime de guerre d’une gravité extrême » et d’une « attaque meurtrière préméditée et planifiée » (…) qui « ne sauraient rester impunis ».
Côté centrafricain, on tente désormais donc de calmer le jeu.le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui parle d’échanges de tirs à la frontière des deux pays, qui ont « malheureusement provoqué des morts côté centrafricain et tchadien ». Il assure que son pays reste disposé à collaborer « avec le Tchad pour la sécurisation des frontières communes ».
« Le gouvernement centrafricain se rend disponible pour travailler avec la partie tchadienne pour préserver la paix et la sécurité chères à nos deux gouvernements. Pour ce faire, le gouvernement tchadien a été informé de la proposition de la mise en place d’une mission d’enquête.
Trois ministres centrafricains », Défense nationale, Sécurité publique et Affaires étrangères, « sont en route pour Ndjamena.
Mais les choses ne sont pas aussi simples. Les trois ministres sont restés « coincés à Douala, au Cameroun » en attendant le feu vert du gouvernement tchadien. Pour rappel, le chef de la diplomatie tchadienne, Chérif Mahamat Zene avait rejeté lundi toute idée de recevoir un émissaire centrafricain tant que « ce pays n’a pas reconnu son agression contre le Tchad ».
Finalement, ce mardi après-midi, il a annoncé que la délégation ministérielle centrafricaine allait être reçue ce soir Ndjamena.
Mimi Mefo Info Français (MMIF)