Le ministre de la communication a saisi l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, hier, pour prendre la parole et faire l’état des lieux au Cameroun.
Pour lui, la floraison des organes de presse ces dernières années témoigne à suffisance de la volonté du pouvoir en place de laisser libre cours aux médias de s’exprimer en toute liberté et transparence.
Il évoque notamment la liberté de ton particulièrement prononcée sans aucune forme d’influence extérieure en dehors de celle édictée par les règles éthiques et déontologiques ou par les lois dans notre pays.
Selon René Emmanuel Sadi, c’est en totale liberté qu’officient 700 presses écrites, 150 radios et une centaine de chaînes de télévision au Cameroun, sans compter la presse cybernétique florissante et dynamique elle aussi.
Une multiplicité qui selon lui peut aussi justifier les nombreuses dérives observées. Il cite la bellicisation et la transformation des plateaux de débats en de véritables juridictions qui au quotidien, et au vu et au su de tous, rendent des sentences au bénéfice ou à l’encontre des uns et des autres.
Il évoque aussi des cas de diffamation, d’injures et autres atteintes injustifiées à l’honneur et à la dignité, les investies infondées contre les dépositaires de l’autorité publique, les appels à l’insurrection populaire et à la sédition.
Ces dérives selon le ministre de la communication, ternissent l’image de marque du Cameroun sur le plan international. C’est pourquoi il estime que le gouvernement se doit de frapper du poing sur la table et de mettre de l’ordre. C’est ainsi précise t-il que les actions de régulation qui ont cours doivent être poursuivies et renforcées en vue de moraliser l’espace médiatico-cybernétique au Cameroun. Une sortie du Mincom qui en total contradiction avec la réalité sur le terrain, où de nombreux journalistes sont emprisonnés et où plusieurs autres exercent sous la menace de la censure.
Pour cette 31e édition de la journée mondiale de la liberté de la presse. Le thème retenu est: “Le journalisme sous l’emprise du numérique.”