Après avoir avoué que les propos qu’il avait tenus au sujet de l’assassinat de Martinez Zogo n’était pas fondés, le directeur de publication du journal Le Calame a été contraint par la Gendarmerie de rédiger une lettre d’excuses. Une situation qui fait jaser certains.
“Je suis donc libre, j’ai ma liberté grâce à une caution morale. On m’a demandé de rédiger une lettre d’excuse par ce que j’avais dit des choses inexactes. Soit j’écrivais cette lettre, soit j’allais en prison. Les autorités ont estimé que j’en savais trop et qu’il fallait que je dévoile la source de mes informations,” a lancé Xavier Messe, le directeur de publication du journal Le Calame.
Une situation qui fait jaser l’opinion. “C’est ridicule d’exiger à un directeur de publication de rédiger une lettre d’excuse pour une telle affaire. Au moment où les autorités ont constaté qu’il ne savait rien de cet assassinat, on devait tout simplement le libérer, plutôt que de lui faire cette sorte de chantage. Ce d’autant plus que la loi ne prévoit pas de lettre d’excuses,” a expliqué Herve Nama, juriste.
Même son de cloche du côté du Réseau des Patrons de Presse du Cameroun (Repac), qui a regretté la manière “dont les auditions se sont passés et plus l’obligation faite au directeur de publication d’écrire une lettre d’excuses avec promesse de publication pour recouvrer sa liberté.”
Si les premiers avis regrettent le traitement qu’a subi Xavier Messe, d’autres le tourne en bourrique.
“Un enseignant de journalisme obligé de se dédire, obligé de rédiger une lettre d’excuse pour affirmer qu’il a menti à travers les ondes d’une radio om il affichait une sacrée dose d’assurance, de crédibilité et de plénitude professorale. Juste pour fuir la prison,” a ironiquement déclaré le journaliste Souley Onohiolo.
C’est le 23 janvier dernier que le journaliste Xavier Messe avait déclaré sur les ondes de radio Balafon qu’il était au courant de l’assassinat de Martinez Zogo quelques heures seulement après son enlèvement.
Xavier Messe était allé plus loin en affirmant que son informateur lui avait confié que Matinez avait été tué à 3 heures du matin.
Albert Atangana