Ils vont être désormais logés à l’assemblée nationale même. Explications.
La dotation budgétaire en vue de la réalisation des micro-projets parlementaires n’a pas été supprimée. Jusqu’ici logée au ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, elle est désormais inscrite au budget d’investissement de l’Assemblée nationale, sous l’appellation « d’appui pour l’action parlementaire ». Une modification qui va probablement entrer en vigueur au début de l’exercice budgétaire 2023.
« Les micro-projets que réalisaient jusque-là les députés, n’ont pas été supprimés. L’enveloppe réservée à la mise en œuvre de ces programmes de développement non plus. Maintenant, il faut dire que c’est l’appellation qui va changer. Pour le moment, elle n’est pas encore déterminée, mais nous le saurons bientôt. Avant, pour accéder à ce financement, le député devait présenter un compte d’emploi. On ignore ce qu’il faudra désormais faire. Nous attendons » précise l’honorable Germain Mathurin Bindoua, député Rdpc dans les colonnes de Cameroon Tribune, édition du mercredi 7 décembre 2022.L
es micro projets sont un chapitre logé au ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire destinés à réaliser les projets d’un député durant l’année.
Chacun d’eux recevait huit millions de Fcfa par an, destinés à la réalisation.De vives controverses entourent ce financement depuis plusieurs années, à cause de l’absence de contrôle.
Des observateurs dénoncent cette absence de traçabilité, de compte rendu et de transparence qui donne au député la latitude d’en faire ce qu’il veut.La question de savoir s’il faut maintenir ou non cette enveloppe divise. Pour le président national du PCRN Cabral Libii, c’est une décision à applaudir.”Cette dépense était : 1- confusionnelle. Le Parlement vote le budget pour qu’il soit exécuté par l’Exécutif et les CTD. Le rôle du parlementaire est de contrôler cette exécution au nom du peuple et non d’en faire partie;2- Juriquement insensée. En simple, le parlementaire ne peut pas être juge et partie. S’il contrôle l’exécution du budget d’investissement, qui contrôle l’exécution de ses propres projets fussent-ils “micro”?3- Insignifiante et inutile.
Les micro-projets représentaient 1,4 milliard (repartie entre 180 Députés) dans un budget de 6300 milliards. Avec 8 millions par an, aucun Député ne peut impacter socio-économiquement sa circonscription. En rappel, ces micro-projets n’avaient jamais existé au SENAT” écrit le parlementaire sur sa page facebook.