Les responsables des services déconcentrées du Ministère de la Communication ont reçu l’ordre de travailler en collaboration avec ceux de la police et les autorités administratives locales pour brouiller les signaux des médias que les séparatistes utilisent pour faire leur propagande.
Dans plusieurs villes de la Région de l’Ouest à l’instar de Dschang et Mbouda, émettent des chaines en clair des chaines de télévisions qui échappent au contrôle des autorités compétentes.
Mais le problème est que ces télévisions appartenant à la République virtuelle ‘’d’Ambazonie’’ font à longueur de journées, la propagande des séparatistes actifs dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et même à l’étranger. Des images horribles de leurs atrocités, au discours incitant à la haine contre les Camerounais d’origine francophone et contre l’armée nationale, tout y passe.
Progressivement, plusieurs ménages, notamment dans les localités voisines aux Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont pris l’habitude de suivre beaucoup plus ces chaines dont le signal est plus clair. Si aucune étude n’a jusque-là été menée pour mesurer l’ampleur de l’impact de ces télévisions sur l’enlisement du conflit dans la partie anglophone du pays, il est clair que cet impact est réel. C’est en effet à travers ces médias que les séparatistes réconfortent leurs ‘’frères’’ déplacés en zone francophone et inculquent aux plus jeunes, l’importante de leur combat en présentant des faits historiques biaisés.
De même c’est à travers ces canaux que les populations sont terrorisées et obligées de participer d’une façon ou d’une autre à la lutte.
Cet aspect vient d’attirer l’attention des hautes autorités de la République qui, selon nos sources, ont donné instruction que ces chaines soient éradiqués de l’espace médiatique. Pour mener cette mission, les délégués départementaux de la communication devraient, apprend-on, travailler en collaboration avec les chefs d’unités de police et les Sous-préfets des localités où apparaissent les signaux de ces chaines.
Déjà des obstacles sur le terrain
Le travail d’identification a déjà été effectué, sauf que les responsables à qui la mission a été confiée, éprouvent cependant de grosses difficultés à faire disparaitre ces chaines. Nos sources font toutefois savoir que l’approche, consistant à passer par les câblodistributeurs, a rapidement démontré ses limites. Parmi ces opérateurs de proximité, rares sont ceux qui avaient dans leurs offres, ces chaines de télévision indésirées. Comment font-elles alors pour apparaître dans les ménages ? « Nous avons juste mis notre antenne dehors et quand nous avons lancé la recherche automatique, ces chaînes sont apparues », renseigne un habitant d’une localité de Dschang, proche du Lebialem.
Son expérience est celle de plusieurs autres. Ces chaines de télévisions seraient pour la plupart présentes sur des satellites sud-africains et d’autres pays étrangers. Ce qui complexifierait l’opération engagée.
Lors de la réception il y a quelques jours du représentant résidant de l’Organisation des nations unies (Onu) au Cameroun, le Gouverneur de la Région de l’Ouest a souhaité que cette puissante organisation use de son entregent pour faciliter le retrait de ces chaînes sur satellite. Ce qui ne s’annonce pas facile.