Le tarif des visas au sein de l’espace Schengen augmentera de 12 % à partir du 11 juin 2024.Le droit pour la demande d’un visa court séjour passera donc de 80 à 90 euros pour les adultes et de 40 à 45 euros pour les enfants. Sauf que les raisons évoquées pour justifier cette hausse peinent à convaincre.
Les demandeurs de visas Schengen doivent réajuster leur cagnotte. En effet, la Commission de l’Union européenne vient d’acter l’augmentation des prix du visa Schengen. L’annonce a été faite le 4 juin dernier par l’ambassade de France au Cameroun. Selon le communiqué , on apprend que dès le 11 juin prochain, chaque adulte demandeur d’un visa court séjour dans un pays de l’espace Schengen devra débourser la somme de 90 euros, soit environ 59 000 FCFA, contre 80 euros, soit un peu plus de 52 500 FCFA auparavant. Une augmentation de 12,5 %, en valeur relative. Les enfants âgés de 6 à 12 ans devront quant à eux débourser 45 euros (29 500 FCFA), contre 40 euros (26 000 FCFA) pratiqués en ce moment.
Pour comprendre cette augmentation, il suffit d’integrer que tous les trois ans, la Commission de l’Union européenne évalue ces droits et peut les augmenter les frais sur la base d’une liste de “critères objectifs”.
Dans le cas d’espèce, la Commission a proposé cette augmentation le 2 février, après une réunion en décembre au cours de laquelle les États membres ont soutenu la révision à une “écrasante majorité”.
Pour expliquer cette augmentation, des diplomates européens pointent du doigt le niveau des salaires des fonctionnaires européens. Mais la taille des salaires n’explique pas tout. Les mêmes sources indiquent que l’inflation en Europe n’est pas étrangère à la récente augmentation, même si les prévisions sont plutôt bonnes en matière d’inflation dans l’espace européen.
Des raisons fallacieuses
S’il est reconnu que l’UE examine les frais de visas tous les trois ans, il est en revanche incompréhensible que le montant des frais soit fixé en fonction du niveau de salaires en Europe. Car les demandeurs de visas européens qui doivent payer ces faramineuses sommes n’ont pas toujours les mêmes salaires que les européens. Un argument d’autant plus valable quand on sait que plusieurs demandeurs de visa sont des étudiants ou encore des fonctionnaires qui vont en Europe dans le cadre des missions.
Si l’argument des salaires africains prévalait également pour fixer les pris des démandes de visa en Afrique, il est évident que certains aux revenus faibles verraient les frais de leur visa réduit à zéro.
D’autres augmentations
La Commission a également proposé de permettre aux fournisseurs externes de visas Schengen d’augmenter leurs tarifs en fonction de la révision. Le montant maximum que les prestataires externes, tels que les agences de visas qui collectent les demandes de visas Schengen au nom des États membres, peuvent facturer est généralement égal à la moitié du tarif standard. La Commission a proposé de faire passer ce montant de 40 à 45 euros.
L’UE envisage également d’augmenter encore les droits pour les pays qui font preuve d’une “coopération insuffisante en matière de réadmission”, c’est-à-dire qui acceptent la réadmission de personnes expulsées d’un État membre. Pour les pays qui n’ont pas fait preuve de coopération en matière de réadmission des citoyens, le coût pourrait passer de 120 à 135 euros et de 160 à 180 euros.
En revanche, les frais de prolongation d’un visa Schengen resteront fixés à 30 euros.
Malgré l’augmentation des frais de visas, les coûts pratiqués dans l’espace Schengen sont encore “relativement bas” par rapport au coût d’un visa observé dans d’autres pays. Au Royaume-Uni, par exemple, le prix s’élève à 134 euros, aux États-Unis à 185 euros et en Australie à 117 euros.