Des délinquants sillonnent les rues des quartiers munis d’armes pour dépouiller leurs congénères qui se battent sous la pluie et le soleil afin de gagner honnêtement leur vie.
Le visage inondé de larmes, les vêtements couverts de boue, le plateau à moitié plié. C’est dans cet état piteux que s’est présenté vendredi dernier 12 aout 2022 Etych Kankeu aux environs de 18 heures 25 min au domicile familial au quartier Toket dans la ville de Bafoussam. En effet, le plateau amoché était destiné à la vente des arachides bouillies. Pris au dépourvu par son frère aîné, Etych raconte sa mésaventure : « en fait je rentrais avec un peu de marchandise, un tonton m’interpelle de le liquider, le reste, ce que je fais. Au moment où je réclame l’argent, il se met à me crier dessus, jette mon plateau au sol et plie complétement, j’ai voulu riposter, mais il m’a devancé, m’a fouillé et a pris tout l’argent avant de me battre copieusement ».
Ce phénomène d’arnaque est monnaie courante dans les rues de la ville de Bafoussam depuis quelque temps.
Ce qui met parfois les personnes qui y sont confrontés en grand danger. Ces sans scrupule s’attaquent surtout aux plus petits qui sont sans défense. Tout comme Etych, le petit Freddy Fotso âgé de 12 ans n’a pas pu vaquer à son commerce de vente d’orange samedi 13 aout dernier car ses pieds ont été sévèrement fracturés par un groupe de délinquants selon ses propos. Sa maman a dû aller le chercher en pleine rue pour le ramener à la maison. Ces arnaqueurs se font appelés communément « taxeurs » car selon les descriptions des victimes, ils font peur à première vue. Ces individus qui exercent une autorité hideuse dans les ruelles et influencent les jeunes débrouillards sortis chercher de quoi manger, se font reconnaitre avec des expressions telles : « j’ai faim, donnes moi à manger » ou « je viens de tirer un coup, donnes moi un truc ». Des demandes auxquelles si l’on oppose résistance, on se retrouve avec le visage amoché, un pied fracturé et complètement dépouillé de son argent.
Florence Magne a été victime plus d’une fois de cette arnaque. Sa maman a développé une idée pour protéger les revenus de son enfant de son retour du marché à la maison. Elle a attaché une sacoche sur le sous-vêtement de sa fille. « C’était nécessaire, elle était rentrée une fois en pleurant qu’on l’a dépouillé de son argent. Quelques jours après, le même phénomène, mais cette fois, on l’avait blessé à la main et cassé son seau de brochettes de soja », confie Véronique, mère de Florence. Néanmoins, les parents, conscients du danger que courent chaque jour leurs enfants, leur prodiguent quelques conseils. « Moi je demande toujours à ce qu’il marche dans les ruelles éclairées et peuplées, et de rentrer tôt à la maison », souffle Brigitte, mère du petit Freddy.
Quelques méthodes qui n’intimident pas ces « taxeurs » qui se proclament courageux et ne craignant personne. Le phénomène est sans cesse grandissant dans la ville de Bafoussam et crée ainsi une profusion de peur chez les habitants.
Mimi Mefo Info Français (MMIF)