L’ONG de Défense des Droits de l’Homme met en lumière le cas des militants du MRC incarcérés après les marches du 22 septembre dernier et appelle les autorités Camerounaises à tout mettre en oeuvre pour décrisper le climat socio-politique.
“Les autorités doivent mettre fin aux détentions arbitraires massives et libérer immédiatement les prisonniers politiques”. Déclaration de Fabien Offner, Chercheur en Afrique de l’Ouest et Centrale à Amnesty International. Dans son dernier rapport sur le Cameroun, il indique que sur au moins 500 personnes arrêtées en lien avec les manifestations du 22 septembre dernier, au moins 160 sont aujourd’hui en détention dans les villes de Yaoundé, Douala et Nkongsamba.
Parmi elles, 13 ont été condamnées à des peines de prison ferme par des tribunaux civils et 14 ont été renvoyées devant le tribunal militaire. Huit personnes ont été condamnées le 17 novembre par le Tribunal de Première Instance de Mfou dans le Centre à 2 ans de prison après avoir été déclarées coupables des délits d’attroupement, de réunion et manifestation publique et de rébellion en groupe. Cinq personnes ont été condamnées le 6 novembre, à 4 mois de prison à Nkongsamba; pour tentative de manifestation publique, fait savoir Amnesty international sur la base des informations qu’elle dit posséder.
L’ONG renchéri en indiquant que les tribunaux militaires ne devraient en aucun cas être compétents pour juger des civils tel que rappelé dans les directives et principes sur le droit à un procès équitable de la commission Africaine des droits de l’homme et des peuples.
Amnesty international dans son rapport évoque aussi le cas de Awasum Mispa, présidente des femmes du MRC, arrêtée le 21 novembre, pour avoir réclamé avec des dizaines d’autres femmes; la fin de l’assignation à résidence de Maurice Kamto. Elle a été inculpée de complicité de révolution et rébellion par un tribunal militaire et placée en détention provisoire.
Aussi, le mouvement Stand Up for Cameroon, réclame toujours la libération de 4 de ses membres arrêtés le 18 septembre à Douala, après avoir participé à une réunion au siège du CPP. Ils sont toujours en détention provisoire, après avoir été présentés au tribunal militaire. Ils sont accusés de tentative de complot, révolution et insurrection.
Amnesty international pense par ailleurs que les auteurs des souffrances infligées aux personnes incarcérées doivent être identifiés et faire l’objet d’une enquête indépendante et impartiale afin d’être sanctionnés.