Cameroun : l’État sous pilotage automatique? – Disparu des radars depuis plusieurs semaines et annoncé très malade, Paul Biya continue de produire des télégrammes, toute chose qui laisse croire que le Cameroun fonctionne sans contrôle constant du président de la République.
Le Cameroun est-il désormais en mode pilotage automatique ? C’est en tout cas ce que laisse voir les dernières actualités. Alors qu’il n’a pas donné signe de vie et qu’il est annoncé malade depuis des semaines, Paul Biya a félicité le 11 octobre dernier le nouveau Président élu d’Éthiopie. Dans ce télégramme officiel qui ne porte pas de signature, le Président de la République du Cameroun, a adressé à Son Excellence Taye Atske Sélassié, élu Président de la République Fédérale d’Éthiopie par le Parlement, ses vives félicitations et a exprimé ses vœux de succès dans l’exercice de ses fonctions. Il a également souligné l’importance des relations d’amitié et de coopération entre le Cameroun et l’Éthiopie, ainsi que leur engagement commun pour l’intégration africaine.
Au sein de l’opinion, ce télégramme fait l’objet de débats. Tout d’abord le document ne porte pas de signature. En plus, Paul Biya est introuvable depuis plusieurs semaines. Certains se demandent donc « Même si le document ne porte pas de signature, au nom de qui est-il publié ? Puisque le président de la République n’a pas donné de signe de vie depuis et que visiblement il semble malade », commente un internaute.
Ce télégramme vient raviver le débat un autre débat qui avait déjà cours au Cameroun. A plusieurs reprises, des collaborateurs du chef de l’Etat ont été accusés d’utiliser la signature du président de la République à des fins inavouées. On se souvient qu’alors qu’il avait été exclu du RDPC en 2022, Pascal Messanga Nyamding, membre du comité central du parti au pouvoir avait affirmé que la signature portée sur le document officialisant son exclusion est un faux.
Quoiqu’il en soit, il semble que plusieurs actes concernant la vie de l’État au Cameroun sont désormais pris par les proches collaborateurs du chef de l’État qui profiteraient de son âge avancé pour assouvir leurs desseins inavoués. Cette situation aurait d’ailleurs été évitée, si Paul Biya lui-même s’était soucié l’intérêt général en quittant le pouvoir au moment où il commençait à se sentir fatigué.